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Coups de coeur

De nombreux artéfacts de la collection ARCHÉOLAB.QUÉBEC font craquer les cœurs des archéologues tant ils sont éloquents ou énigmatiques. Découvrez pourquoi ces quelques exemples ont ainsi retenu leur attention.

Bouteille à boisson alcoolisée,
avec son bouchon
Angleterre, 1785-1800
CeEt-7-6B4-845
À Québec, sous les régimes français et britannique, chaque maisonnée de la place Royale dispose d’une quantité importante de bouteilles vides… à remplir chez le marchand.

Dès le XVIIe siècle, le bouchon en écorce de chêne-liège a fait son apparition. Il s'est vite généralisé : il garde son humidité quand la bouteille est rangée, couchée sur le côté ou suspendue tête première dans un casier percé. Pour en savoir plus sur cet artefact
Collection archéologique de référence de Place-Royale, ministère de la
Culture et des Communications du Québec, CeEt-7 6B4 845
Émilie Deschênes 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd)
Plat à aile
CeEt-541-6K14-681
Ce plat creux décoré à l'engobe, aussi appelé plat à aile ou contenant ouvert, a servi dans la première moitié du XIXe siècle à faire cuire ou réchauffer des aliments.

Fabriqué à l’atelier des frères Poitras, sur la rue Saint-Vallier Est à Québec (1797-1842), il arbore des motifs typiques de l'époque – qu'on observe aussi (à partir des années 1780) sur des céramiques issues des nombreux ateliers de Saint-Denis-sur-Richelieu et (au début du XIXe siècle) à l'atelier du potier Pierre Côté à Saint-Augustin-de-Desmaures.

En Amérique du Nord, ce type de décoration a été introduit par des potiers d'origine allemande qui s'étaient installés vers 1760 dans les environs de Philadelphie. Pour en savoir plus sur cet artefact
Céramique Poitras, Espace Saint-Roch
Collection Ville de Québec, CeEt-541-6K14-681
Émilie Deschênes 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd)
Collection Laboratoire et réserve d’archéologie du Québec, DcEs-1-3T-1.
Photo : Émilie Deschênes 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.
Perle de verre
DcEs-1-3T4-1
Les perles de verres étaient couramment utilisées pour les échanges avec les peuples autochtones au cours du 17e et du 18e siècle. Cette perle de verre se distingue par son décor floral raffiné, composé de verres blanc, bleu cobalt et d’ « aventurine ». Le verre « aventurine » fut inventé par les verriers de Murano (Italie) au 17e siècle. La complexité de sa fabrication en fait un produit recherché et coûteux.

Retrouvée sur le site du Poste de traite de Chicoutimi, cette perle est probablement associée à l’époque de la construction de la maison du commis, soit le milieu du 18e siècle.

Produit de luxe destiné à un échange particulier ou ornement personnel d’une gente dame de passage au Poste? Pour en savoir plus sur cet artefact
Bague dite « jésuite » à motif double-cœur
BiFl-5-1AP2-109
Retrouvée sur le site de la mission sulpicienne Saint-Louis de l’Ile aux Tourtes (1704-1727), cette bague est particulière par son décor gravé à motif « Double-Cœur » entouré d'une ligne brisée.

Ce décor à connotation sentimentale symbolise l’amour réciproque entre deux individus dans l’Europe du 18e et du 19e siècle. Cet objet aurait pu être offert en guise de cadeau galant ou de promesse d’engagement…

Cependant, ce type de bague servait aussi aux échanges avec les Nations autochtones. Or, celles-ci y voyaient plutôt un symbole de vie, de force et de courage. Tel un talisman, cette bague aurait donc pu évoquer la bravoure du vaillant guerrier qui la portait. Pour en savoir plus sur cet artefact
Collection Laboratoire et réserve d’archéologie du Québec, BiFl-5-1AP2-109.
Photo : Alain Vandal 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.
Broche en argent « Luckenbooth »
DiDt-8-2P2-48
Cette broche en argent, affectueusement surnommée « Le cœur du Saint-Laurent » par les conservateurs et les archéologues qui l’ont soignée et étudiée, fut retrouvée sur le site de l’épave de l’Elizabeth & Mary (dont le naufrage est survenu en 1690). La broche « Luckenbooth » est traditionnellement offerte en gage d’amour par le marié à sa promise dès le 16e siècle en Écosse. Le motif de cœur couronné peut aussi avoir une fonction de rappel de l’être aimé en situation de séparation prolongée, tel un « Forget me not ». On peut s’interroger sur la présence d’un tel objet sur un navire en expédition militaire… Objet de luxe à signification romantique, témoignage de l’amour entre un officier et sa belle laissée derrière à Boston? Pour en savoir plus sur cet artefact
Collection Laboratoire et réserve d’archéologie du Québec, DiDt-8-2P2-48.
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.
Écuelle espagnole en faïence
EdBt-3-1538
La fabrication de cette petite écuelle en faïence attribuée aux potiers de Muel, dont la tradition potière est abruptement interrompue en 1610 par l’expulsion des Maures de la région de l’Aragon, fournit un remarquable marqueur chrono-culturel aux archéologues. Sa présence sur la Basse-Côte-Nord du Québec (île du Petit Mécatina) est attribuable à une utilisation par un pêcheur basque qui l’aurait perdue ou jetée lors d’un séjour sur le site de pêche vers la fin du 16e siècle. Pour en savoir plus sur cet artefact
Collection Laboratoire et réserve d’archéologie du Québec, EdBt-3-1538.
Photo : Alain Vandal 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.
Canon du midi
DiDt-8-10L2-66
Ce canon miniature est en fait une composante d’un cadran solaire horizontal utilisé à partir du 17e siècle. Il sert à reproduire le principe des canons du midi des ports de l'époque. Avant l'apparition du chronomètre de marine mis au point par le Britannique John Harrison entre les années 1740 et 1760, c'est au moyen du cadran solaire mobile que les navigateurs déterminent l'heure et peuvent estimer la longitude. Le canon marquait l’heure du midi sur le Elizabeth and Mary, jusqu’au naufrage du navire en 1690 à la suite du siège de Québec par sir William Phips.

Pour le faire fonctionner, il fallait le charger : une cuillère à thé de poudre dans la bouche du canon, poussée vers l'amorce avec une baguette, et un soupçon de poudre sur la lunette. Le cadran dispose d'une loupe dont l'angle est réglé selon les saisons. Lorsque le soleil atteint l'azimut, les rayons se concentrent par la lunette vers la lumière du canon, ce qui enflamme la poudre et provoque une détonation qui annonce l'heure du midi! Pour en savoir plus sur cet artefact
Collection Laboratoire et réserve d’archéologie du Québec, DiDt-8-10L2-66.
Photo Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.
Pièce de jeu
BjFj-101-12C41-1495
Le jeu était de mise au Fort de Ville-Marie, si bien que des fragments d’assiettes étaient récupérés pour en faire des jetons à jouer! Cette pièce de jeu provient du fond d'une assiette en faïence, une matière rare dans la collection de ce site. Ce type de céramique de qualité supérieure exige des procédés de fabrication élaborés et tente d’imiter la porcelaine chinoise. Ainsi, le fragment d’une de ces précieuses assiettes de faïence aurait donc été façonné afin de lui donner une forme circulaire. Peut-être faisait-il partie d’un jeu de société ayant agrémenté les soirées de Paul de Chomedey de Maisonneuve avant son départ en 1665 ? Pour en savoir plus sur cet artefact
Collection Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, BjFj-101-12C41-1495.
Photo : Luc Bouvrette 2016, © Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.
Vase d’enfant
Sylvicole supérieur tardif (650 à 450 ans AA)
CaFg-1-Vase 878
Des vases de petits formats, sans être nombreux, sont régulièrement retrouvés sur les sites ayant été occupés par les Iroquoïens du Saint-Laurent. Les contenants en terre cuite de format standard sont généralement utilisés pour le transport, l’entreposage ou la préparation des aliments et sont un élément caractéristique du mode de vie des Iroquoïens. Les petits vases suggèrent quant à eux l’apprentissage de la poterie, alors que des enfants imitent les techniques appliquées par les potières adultes. Les vases juvéniles peuvent être de dimensions variables, celui-ci étant relativement grand (9 cm de hauteur pour 10 cm de diamètre à la panse). L'artéfact a été trouvé sur le site Mandeville, à Sorel-Tracy, un village iroquoïen datant du 16e siècle. Pour en savoir plus sur cet artefact
Collection Laboratoire et réserve d’archéologie du Québec, CaFg-1-Vase 878.
Photo : ©Musée du Haut-Richelieu.
Prothèse dentaire
Seconde moitié du XIXe siècle
CeEt-80-9A5
Cette prothèse dentaire est porteuse d’une histoire singulière, celle d’un enfant à qui on a fabriqué une prothèse sur mesure durant la seconde moitié du XIXe siècle. Comme la mâchoire de l’enfant est en constante évolution, les prothèses dentaires ont une durée de vie limitée, ce qui rend exceptionnelle cette découverte, d’autant plus que le procédé de fabrication de ce type de prothèse n’était pas encore très répandu. D’après les dents reproduites sur cette prothèse partielle, son propriétaire aurait eu 7 ou 8 ans maximum ! Il est possible que l’enfant ait souffert de problèmes de santé dentaire, menant à l’achat de cette prothèse par ses parents.

Cet artefact témoigne également des avancées technologiques de l’époque, étant fabriqué à partir de vulcanite, un caoutchouc élaboré dans les années 1830. La couleur rougeâtre du caoutchouc imite la couleur naturelle des gencives. Quant aux dents, elles sont fabriquées en céramique, probablement en porcelaine. Pour en savoir plus sur cet artefact
Photo : Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, Émilie Deschênes 2019 - Creative Commons 4.0 (by-nc-nd).
Photo : Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, Joey Leblanc 2018 - Creative Commons 4.0 (by-nc-nd)
Jeton de type « Beaver Preserve »
~ 1930
EiGq-1-25C5-7
Ce jeton de type « Beaver Preserve » illustre une campagne canadienne de protection des castors sur la côte est de la baie James. Le castor est menacé d’extinction au début des années 1930 et afin de favoriser leur protection, ce type de jeton était remis aux chasseurs cris pour chaque hutte de castor occupé se trouvant sur leur territoire de chasse. Cet artefact a été fabriqué en laiton, probablement au début des années 1930. Cette pratique se poursuivit jusque dans les années 1950, avec des jetons faits d’aluminium. Le changement de matériau pourrait s’expliquer par la volonté canadienne de conserver le laiton pour l’effort de guerre, au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Pour en savoir plus sur cet artefact
Photo : Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, Julie Toupin 2020 - Creative Commons 4.0 (by-nc-nd)
Fragment de boucle d’oreille ou de nez
1750-1780
DdGt-30-2F2-18
Fabriquée en argent, cette boucle d’oreille ou de nez est un objet de parure destiné aux autochtones dans le cadre du commerce des fourrures. Les objets en argent ont joué un rôle important dans les relations entre les Autochtones et les Européens, notamment entre 1760 et 1820. Ce type d’artefact n’était pas le seul à être offert; l’argenterie de traite est composée de broches, anneaux, pendentifs, croix et bracelets. Alors que cette pratique est bien implantée et marque les transactions et les alliances, elle disparaît rapidement au lendemain de la fusion entre la Compagnie du Nord-Ouest et la Baie d’Hudson en 1821.

Cet artefact a été retrouvé au site du poste de traite Pano, situé à l'embouchure de la rivière Duparquet en Abitibi. À cet emplacement, les archéologues ont mis au jour d’autres objets de parures tels qu’une petite croix en argent, une bague sertie d’une pièce de verroterie verte, un cône clinquant et des perles de verre. Pour en savoir plus sur cet artefact
Photo : Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, Joey Leblanc 2018 - Creative Commons 4.0 (by-nc-nd)
Pipe (glaçurée)
XIXe siècle
CeEt-173-511
Les pipes en terre cuite sont l’un des types d’artefacts les plus fréquents sur les sites archéologiques des XVIIe – XIXe siècles. Certaines pipes accrochent le regard par leur forme, leur couleur, leur motif ou la technique de fabrication préconisée, comme c’est le cas de cet exemplaire-ci! Les pipes avec glaçure sont en effet plus rares, et celle-ci est un magnifique exemple d’une pipe au décor moulé et rehaussé d’une glaçure blanche et colorée. D’après sa facture soignée, elle a potentiellement été produite en France ou en Belgique entre 1840 et 1900.

Cette pipe a été mise au jour lors des fouilles de la maison Guéroult, aussi appelée maison Gabriel Gosselin, située à la Place-Royale à Québec. Cette maison, construite dans les années 1670, a connu plusieurs épisodes de réparations, changements de vocation et agrandissements au fil des siècles, avant d’être reconstruite entièrement selon les plans de la demeure d’origine du XVIIe siècle lors de l’aménagement de la Place-Royale dans les années 1970. Il est possible d’admirer cette reconstitution du bâtiment du régime français au 21-23 rue Sous-le-Fort, dans le Vieux-Québec. Pour en savoir plus sur cet artefact
Théière
Production : après 1770 - avant 1850
Contexte archéologique : 1844 - 1850
BjFj-4-31H7-1689
Mise au jour lors des fouilles archéologiques du parlement du Canada-Uni à Montréal, cette magnifique théière fut certainement témoin de conversations animées entre les hommes politiques siégeant au parlement! D’ailleurs, le nombre élevé d’objets associés à la consommation du thé retrouvés lors des fouilles témoigne de l’importance de cette activité au sein du parlement au milieu du XIXe siècle.

Réalisée en grès fin de type « Black Basalt », la théière est rehaussée d’un décor végétal et géométrique. Alors que ce type de grès présente rarement une glaçure, les théières fabriquées à partir de ce matériau sont glaçurées à l’intérieur et à l’extérieur, rehaussant la couleur de la pâte foncée sous-jacente. Étant donné la rareté de ce type de théière dans les collections archéologiques, la qualité de l’exécution de son décor et le contexte historique fascinant dont elle est issue, cette théière constitue un artefact exceptionnel à nos yeux. Pour en savoir plus sur cet artefact
Photo : Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, Julie Toupin 2020 - Creative Commons 4.0 (by-nc-nd)