Le retouchoir a été sélectionné pour la collection archéologique de référence, car il représente possiblement un rare exemple d'outil en matière dure animale utilisé dans le cadre d'activités de taille de pierre durant la préhistoire. Bien qu'il soit impossible de confirmer à l'heure actuelle son utilisation comme retouchoir, il présente des attributs permettant de proposer cette fonction à titre d'hypothèse.

Le présumé retouchoir est un outil fabriqué vraisemblablement à partir d'un os au cours du Sylvicole moyen tardif (1 500 à 1 000 ans avant aujourd'hui). L'objet a une forme cylindrique, légèrement arquée, avec des extrémités convexes. La partie spongieuse de l'os est visible sur l'une des faces de l'artéfact. Bien que la fonction de cet objet demeure incertaine, celle de retouchoir est probable en raison de sa forme allongée et de ses deux extrémités aménagées, pouvant toutes deux être des parties actives.

Le retouchoir est un outil de taille de la pierre utilisé pour détacher de petits éclats. Ils sont utilisés en réalisant une pression plutôt qu'une percussion, et cette compression permet au tailleur de détacher de petits éclats fins. Le retrait de ces éclats sert généralement à affûter un outil, à modifier la forme de ses bords ou, parfois, à aménager un plan de frappe. Possiblement au cours de son utilisation, l'outil est fragmenté en deux morceaux, pouvant expliquer son rejet.

Le retouchoir a été mis au jour en 1968 sur le site archéologique de Pointe-du-Buisson, à Beauharnois, en Montérégie. Il provient de la station 4, occupée de manière répétée depuis l'Archaïque laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) jusqu'au Sylvicole moyen tardif (1 500 à 1 000 ans avant aujourd'hui). Puisque les objets en matière dure animale datant des périodes plus anciennes provenant de ce site se conservent mal, il est possible d'avancer l'hypothèse que l'objet date plutôt du Sylvicole, mais sans plus de précision. Les fragments du retouchoir sont recollés.