Laboratoire d'archéologie du Québec
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Cheminée de lampe. Vue générale - Côté AImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cheminée de lampe. Côté BImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cheminée de lampe. Côté CImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cheminée de lampe. Côté DImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 10 > Sous-opération B > Lot 201 > Numéro de catalogue 39

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les cheminées de lampe ont été sélectionnées pour la collection archéologique de référence du Québec, car elles témoignent de l'évolution des technologies d'éclairage et des styles de cheminées de lampe produites durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Les deux cheminées permettent d'illustrer la différence entre un bord décoré à la main à l'aide d'outils et un bord dont le motif a été réalisé au gabarit.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les deux cheminées de lampe sont soufflées en verre incolore de manière industrielle au cours du dernier quart du XIXe siècle aux États-Unis. La première cheminée est ornée sur son bord de festons de taille moyenne exécutés à la main avec des outils, alors que la seconde présente un décor de petits festons symétriques réalisé au gabarit.

La cheminée de lampe est un élément permettant de protéger la flamme d'une lampe à l'huile, la rendant plus stable. Elle crée également un courant d'air artificiel et augmente ainsi l'intensité de la lumière. Ce modèle de cheminée est conçu pour une utilisation avec des lampes au kérosène.

La première cheminée de lampe en verre est brevetée par Aimé Argand en Angleterre en 1784. Divers modèles sont développés par la suite, s'adaptant aux modèles de lampes et de brûleurs. Les cheminées de lampes sont formées d'un bord supérieur, d'un corps et d'un bord inférieur. Les bords décorés, tels que ceux se trouvant sur les deux cheminées, deviennent populaires aux États-Unis au cours des années 1870, mais la documentation historique mentionne que les cheminées sont rarement décorées au Canada avant 1885 environ. Les bords décorés peuvent être réalisés à la main à l'aide d'outils, ou au gabarit. Selon les catalogues de verreries, les cheminées aux bords décorés sont associées aux lampes en forme de bulbe, à col rétréci et à partie supérieure évasée.

Les cheminées de lampe ont été mises au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service et jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

Les cheminées proviennent d'une opération située au sud-ouest du site archéologique. Cette opération est caractérisée par la mise au jour d'au moins trois fosses de latrines et de vestiges en pierre. Ces artéfacts proviennent d'une fosse de latrines orientée nord-sud et construite en bois, avec la partie supérieure arrachée. Selon la culture matérielle, cette fosse a été utilisée de la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
GUSSET, G., C. SULLIVAN et E. I. WOODHEAD. Appareils d'éclairage. Études en archéologie, architecture et histoire. Ottawa, Parcs Canada, 1984. 103 p.