Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fourchette. FaceImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fourchette. DosImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 8 > Sous-opération B > Lot 2 > Numéro de catalogue 26

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La fourchette a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle permet d'illustrer le style de ce type d'ustensile en usage entre 1770 et 1850 au Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La fourchette en fer est fabriquée entre 1770 et 1850, possiblement au Canada. L'objet est forgé, courbé, aplani et aiguisé. Présentant une épaule carrée et courbée, cette fourchette a un style correspondant aux ustensiles produits à partir des années 1770. Une soie, possiblement en queue-de-rat, est cassée, la tige est en balustre et le manche est manquant. Ce dernier pourrait être produit en os, en ivoire, en corne ou en bois à l'origine.

La fourchette est un ustensile de table qui permet de piquer les aliments et de les porter à la bouche sans les toucher avec les doigts. Les fourchettes peuvent avoir de deux à quatre dents. Celle-ci en compte deux, ce qui est caractéristique des fourchettes produites avant les années 1850 et 1875. En effet, les fourchettes à trois ou quatre dents débutent durant cette période, alors que celles à deux dents perdent de leur popularité.

La fourchette a été mise au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

L'objet provient de l'opération 8, qui est située au sud-ouest du site archéologique et qui est caractérisée par la découverte de plusieurs structures en pierres. Cet artéfact provient d'un sondage effectué entre deux structures, ce qui a permis de mettre au jour des centaines d'artéfacts domestiques du dernier quart du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
DUNNING, Phil. « Couverts de table composites de 1700 à 1930 ». KARKLINS, Karlis, dir. Études en culture matérielle. Ottawa, Parcs Canada, 2001, p. 38-53.