Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plat à cuire. Vue généraleImage
Photo : Frédéric Lemyre 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat à cuire. DessusImage
Photo : Frédéric Lemyre 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat à cuire. DessousImage
Photo : Frédéric Lemyre 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat à cuire. Détail de la marqueImage
Photo : Frédéric Lemyre 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-4 > Opération 32 > Sous-opération K > Lot 29 > Numéro de catalogue 1666

Contexte(s) archéologique(s)

Cave
Cellier
Dépotoir
Marché

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

domestique
commerciale
technologique
institutionnelle

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plat à cuire a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est associé aux caves situées sous les celliers du premier marché Sainte-Anne (1834-1844). L'objet offre également un bon exemple de céramique disponible au Québec au cours du deuxième tiers du XIXe siècle. Le plat présente aussi un intérêt en raison de sa fonction, de sa forme et de la compagnie l'ayant produit.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le plat à cuire en terre cuite fine jaune est fabriqué par moulage entre 1835 et 1846 à Swadlincote, dans la région du Derbyshire en Angleterre, par la manufacture Watts and Standley. Communément appelé « Yellow Ware », ce type de céramique est robuste et bon marché, ce qui en fait un matériau idéal pour la vaisselle de cuisine comme les bols et les plats, ainsi que pour les objets utilitaires tels les pots de chambre et les crachoirs.

Les plats à cuire ovales avec marli étroit qui sont dotés de l'inscription « Fireproof », comme ce plat, sont des contenants servant à la fois pour la cuisson des aliments et pour le service à la table. Le présent plat comporte quelques traces de couteau au centre de l'objet témoignant de son utilisation occasionnelle pour le service d'aliments nécessitant l'utilisation d'ustensiles comme des couteaux. D'après le contexte de sa découverte en milieu commercial, ce plat peut avoir servi à plusieurs utilisateurs, comme des commerçants, des employés ou des visiteurs de passage. Il peut également avoir été jeté dans les caves en tant qu'objet invendu. Il a pu servir de vaisselle dans une cantine ou d'autres lieux de restauration établis au marché.

Le plat à cuire a été mis au jour en 2011 et 2017 sur le site archéologique de la place D'Youville, à Montréal. À son inauguration en 1834, le marché Sainte-Anne offre en location plusieurs espaces. Le rez-de-chaussée loge des bouchers, des poissonniers et des vendeurs de volailles, alors que les portiques abritent des regrattiers ambulants. L'étage supérieur accueille des rassemblements ponctuels et des organisations diverses. L'étage inférieur est constitué de 28 celliers accessibles seulement de l'extérieur par des escaliers qui y descendent depuis la rue. Ce sont des espaces commerciaux loués à l'année ou au mois. En dix ans, ils hébergent des poissonniers et des vendeurs de denrées diverses, mais également de nombreux locataires éphémères de métiers et d'occupations variés, tels des cantiniers, des apothicaires et des artisans. Les archives judiciaires démontrent également que ces celliers abritent, à certaines occasions, des bordels et des débits de boisson illégaux.

Le plat à cuire provient de la cave des celliers de la section sud de l'aile est du premier marché Sainte-Anne (1834-1844). Sous les décombres du Parlement incendié le 25 avril 1849, plusieurs monticules de déchets ont été localisés par les archéologues le long des murs entre les piliers ou contreforts soutenant les planchers des celliers du marché. Ces monticules ont révélé une importante quantité d'artéfacts complets après remontage qui aurait été jetée dans les caves par les trappes des planchers avant 1844 ou 1849. Étant donné leur position stratigraphique et l'absence d'altération par le feu, ces artéfacts sont associés à la période d'occupation des celliers par divers locataires du premier marché. Le plat a été restauré entre 2017 et 2023.

RÉFÉRENCES

Ethnoscop inc. Fouilles, sondages et surveillance archéologique sur la Place d'Youville Ouest, site du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni (BjFj-4). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Pointe-à-Callière/MCCQ/Ville de Montréal, 2018. 78 p.
GIGNAC, François et Hendrik VAN GIJSEGHEM. « Une occupation domestique au parlement de la province du Canada, à Montréal, 1844-1849 ». Archéologiques. No 35 (2022), p. 19-36.
LEIBOWITZ, Joan. Yellow ware : the transitional ceramic. Atglen, Schiffer Publishing Ltd, 1985. 119 p.
Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal. Montréal capitale : l’exceptionnelle histoire du site archéologique du marché Sainte-Anne et du parlement de la province du Canada. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2021. 236 p.
ROY, Christian. Carafes, raviers et chocolatières : pour un séjour à l’hôtel Rasco de Montréal entre 1835 et 1860. Rapport d’analyse en culture matérielle [Document inédit], Montréal : Ville de Montréal et ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2013. s.p.