Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plateau de pot à plante. Vue généraleImage
Photo : Daphnée Bouchard 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plateau de pot à plante. DessusImage
Photo : Daphnée Bouchard 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plateau de pot à plante. DessousImage
Photo : Daphnée Bouchard 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plateau de pot à plante. ProfilImage
Photo : Daphnée Bouchard 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-4 > Opération 20 > Sous-opération D > Lot 6 > Numéro de catalogue 1797

Contexte(s) archéologique(s)

Cave
Cellier
Dépotoir
Marché

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

domestique
commerciale
technologique
institutionnelle

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plateau de pot à plante a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est associé aux caves situées sous les celliers du premier marché Sainte-Anne (1834-1844). L'objet offre également un bon exemple de céramique disponible au Québec au cours de la première moitié du XIXe siècle. Le plateau présente aussi un intérêt en raison de sa fonction.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le plateau de pot à plante en terre cuite grossière sans glaçure est possiblement façonné au Québec au cours de la première moitié du XIXe siècle. L'argile employée pour la fabrication de l'objet est d'abord extraite, puis soumise à l'étape de correction. Elle est ensuite homogénéisée et mise en portions selon le poids désiré. Une balle d'argile est formée, puis jetée au centre de la girelle du tour que le potier met en mouvement. À l'aide de la force centrifuge et de la pression des mains, il entreprend ensuite l'ébauchage de l'objet : la balle est centrée, percée, ouverte, puis le potier procède à la montée des parois de la pièce et à son évasement pour lui donner forme. Le rebord est façonné et les parois sont lissées, puis la pièce est détachée de la girelle à l'aide d'un fil séparateur et mise à sécher. L'objet est finalement cuit. Ce plateau de pot à plante possède un défaut de production, puisqu'il semble légèrement décentré. Ce type de défaut se produit lorsque le potier ne centre pas bien la balle d'argile au centre du tour lors du tournage, créant une épaisseur variable aux parois du plateau.

Le plateau de pot à plante est normalement assorti d'un pot à plante. Les pots à plante permettent la culture en pot de plantes médicinales, aromatiques et potagères à l'intérieur comme à l'extérieur. Le plateau est placé sous le pot afin de supporter ce dernier et de récupérer l'excédent d'eau lors de l'arrosage. Il permet également de protéger la surface sur lequel le pot à plante est déposé. Autant dans les demeures que dans les endroits publics, les pots à plantes, les jardinières, les vases et les cache-pots servent à embellir l'environnement et à rappeler la nature.

Le plateau de pot à plante a été mis au jour en 2011 sur le site archéologique de la place D'Youville, à Montréal. À son inauguration en 1834, le marché Sainte-Anne offre en location plusieurs espaces. Le rez-de-chaussée loge des bouchers, des poissonniers et des vendeurs de volailles, alors que les portiques abritent des regrattiers ambulants. L'étage supérieur accueille des rassemblements ponctuels et des organisations diverses. L'étage inférieur est constitué de 28 celliers accessibles seulement de l'extérieur par des escaliers qui y descendent depuis la rue. Ce sont des espaces commerciaux loués à l'année ou au mois. En dix ans, ils hébergent des poissonniers et des vendeurs de denrées diverses, mais également de nombreux locataires éphémères de métiers et d'occupations variés, tels des cantiniers, des apothicaires et des artisans. Les archives judiciaires démontrent également que ces celliers abritent, à certaines occasions, des bordels et des débits de boisson illégaux.

Le plateau provient de la cave des celliers de la section nord du corps central du premier marché Sainte-Anne (1834-1844). Sous les décombres du Parlement incendié le 25 avril 1849, plusieurs monticules de déchets ont été localisés par les archéologues le long des murs entre les piliers ou contreforts soutenant les planchers des celliers du marché. Ces monticules ont révélé une importante quantité d'artéfacts complets après remontage qui aurait été jetée dans les caves par les trappes des planchers avant 1844 ou 1849. Étant donné leur position stratigraphique et l'absence d'altération par le feu, ces artéfacts sont associés à la période d'occupation des celliers par divers locataires du premier marché.

RÉFÉRENCES

Ethnoscop inc. Marché Sainte-Anne/Parlement du Canada-Uni, Montréal (BjFj-4). Fouilles archéologiques, 2011. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Quartier international/Pointe-à-Callière/Ville de Montréal/MCCCF, 2012. 90 p.
GIGNAC, François et Hendrik VAN GIJSEGHEM. « Une occupation domestique au parlement de la province du Canada, à Montréal, 1844-1849 ». Archéologiques. No 35 (2022), p. 19-36.
Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal. Montréal capitale : l’exceptionnelle histoire du site archéologique du marché Sainte-Anne et du parlement de la province du Canada. Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2021. 236 p.