L'éclat a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il illustre un stade intermédiaire de transformation de la matière première qu'est le quartzite de Mistassini. Cet éclat présente les caractéristiques d'une étape avancée d'amincissement bifacial, menant possiblement de la préforme à l'outil bifacial fini. Finalement, cette étape de la chaîne de réduction a été effectuée sur un site de campement éloigné de la source de quartzite de Mistassini.

L'éclat de quartzite de Mistassini est produit lors de la taille d'un outil en pierre dans le Saguenay–Lac-Saint-Jean entre 4 525 ans avant aujourd'hui et 556 ans avant aujourd'hui, soit entre l'Archaïque récent (5 000 à 3 000 ans avant aujourd'hui) et le Sylvicole (3 000 à 450 ans avant aujourd'hui). Le bloc de matière première serait extrait de la Colline Blanche, près de la municipalité d'Eeyou Istchee Baie-James. Ce site, faisant partie de la formation de Témiscamie, est une source importante de quartzite de Mistassini.

Les éclats sont produits lors de la taille d'outils en pierre par différentes techniques : percussion directe, percussion indirecte et pression. Ils forment donc généralement des déchets de production, mais sont parfois également utilisés comme supports pour d'autres outils en pierre taillée ou même utilisés de manière opportuniste « ad hoc ». En étudiant leur morphologie et en comparant celle-ci à des corpus expérimentaux, il est possible de déterminer à quelle étape de production ces éclats se rattachent et même la technique de taille employée durant cette étape. Celui-ci est détaché lors de l'étape d'amincissement bifacial, et est reconnaissable par sa forme arquée, son talon facetté portant parfois une lèvre, sa forme en éventail et la présence de cicatrices d'enlèvements rasantes sur toute sa face dorsale. Ce déchet de petite taille est produit lors de la réduction bifaciale initiale afin de régulariser l'épaisseur de la préforme, ou plus tard lors de la mise en forme de l'outil final, par exemple une pointe de projectile ou un couteau. L'analyse des éclats apporte énormément d'informations sur les techniques et méthodes de taille utilisées au sein de la technologie lithique employée par un groupe culturel donné au cours de la paléohistoire.

L'éclat a été mis au jour en 2017 sur le site d'un campement préhistorique situé en bordure d'un rapide de la rivière Mistassini, près de son embouchure avec le lac Saint-Jean dans la municipalité de Dolbeau-Mistassini. Ils ont été retrouvés lors de la fouille d'une concentration lithique avoisinant une structure de combustion. Bien qu'il se trouve environ 250 km au sud de la source de quartzite de Mistassini, le site a livré beaucoup de témoins lithiques en quartzite de Mistassini, probablement en raison de son accessibilité relativement directe par le réseau hydrographique. La présence de cet artéfact indique que des outils en quartzite de Mistassini ont été taillés sur le site à partir de préformes. Les activités de transformation de cette matière auraient cependant été essentiellement orientées vers la finition ou le réaffûtage des outils en pierre. La datation au radiocarbone effectuée sur des foyers présents sur le site a permis de situer l'utilisation du campement entre 4 525 et 556 ans avant aujourd'hui.