Laboratoire d'archéologie du Québec
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Éclats. Face AImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Éclats. Face BImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EgFf-1

Contexte(s) archéologique(s)

Artisanal
Campement
Technologique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les éclats de quartzite ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils ont été récupérés sur un site de campement situé à proximité de la Colline Blanche, où la matière première les constituant a été extraite. Ils sont également caractéristiques des premières étapes de dégrossissage de blocs de quartzite. Finalement, les onze éclats représentent la variabilité du quartzite de Mistassini, allant du blanc au gris enfumé.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les onze éclats de quartzite de Mistassini sont taillés à partir d'un bloc de matière première par un tailleur de pierre et sont associés à la période autochtone préhistorique (12 000 à 450 ans avant aujourd'hui) dans le Nord-du-Québec. Le bloc de matière première serait extrait de la carrière Rogers, située sur le versant nord de la Colline Blanche près de la municipalité d'Eeyou Istchee Baie-James. Le terme « carrière » est employé pour désigner un affleurement de matériel lithique faisant l'objet d'extractions répétées. La carrière Rogers est une source importante de quartzite de Mistassini au coeur de la formation de Témiscamie.

Les éclats sont produits lors de la taille d'outils en pierre par différentes techniques : percussion directe, percussion indirecte et pression. Ils forment donc généralement des déchets de production, mais sont parfois également utilisés comme supports pour d'autres outils en pierre taillée ou même utilisés de manière opportuniste « ad hoc ». En étudiant leur morphologie et en comparant celle-ci à des corpus expérimentaux, il est possible de déterminer à quelle étape de production ces éclats se rattachent et même la technique de taille employée durant cette étape. Leur analyse apporte ainsi énormément d'informations sur les techniques et méthodes de taille utilisées au sein de la technologie lithique employée par un groupe culturel donné au cours de la paléohistoire. Ces éclats présentent les caractéristiques des premières étapes de dégrossissage et de débitage de blocs de matière première, probablement débités par percussion directe au percuteur dur. Ils sont également issus de plusieurs types de quartzite, allant du blanc au gris enfumé.

Les éclats ont été mis au jour en 1963 dans un puits de sondage situé sur le site de Haut-Quai, localisé sur la rivière Témiscamie, à moins de 800 mètres de la Colline Blanche. Ils témoignent des premières étapes de dégrossissage de blocs de quartzite apportés sur un site de campement. Les fouilles sur le site de Haut-Quai ont mené à la découverte de milliers d'éclats volumineux en quartzite de Mistassini, indiquant que les activités de transformation de cette matière première étaient l'une des fonctions principales du site. Aucune structure de foyer ou d'habitation n'a été notée sur le site.

RÉFÉRENCES

MARTIJN, Charles et Edward S. ROGERS. Mistassini-Albanel : contribution à la préhistoire du Québec. Québec, Centre d'études nordiques, Université Laval, 1969. 439 p.