Laboratoire d'archéologie du Québec
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Souvenir de foire. Vue de faceImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Souvenir de foire. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Souvenir de foire. Base et couvercle. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Souvenir de foire. Base et couvercle. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Souvenir de foire. Base et couvercle. Vue de faceImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-950 > Opération 3 > Sous-opération A > Lot 26 > Numéro de catalogue 12

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le souvenir de foire a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un type d'objet rarement retrouvé sur les sites archéologiques québécois, notamment dans cet état de conservation exemplaire.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le souvenir de foire en porcelaine serait fabriqué dans le Staffordshire, en Angleterre, entre 1870 et 1897. Ce bibelot représente un piano originellement surmonté d'un miroir et décoré de fleurs. En plus d'être un objet décoratif, le souvenir est également une petite boîte, dont la base du piano sert de réceptacle et le dessus, de couvercle.

Le souvenir de foire est un objet décoratif principalement offert comme prix dans les foires. Ce type de bibelot victorien appelé « fairings » ou « China fairings » prend diverses formes, telles que des personnages, parfois présentés en duo, ou des scènes domestiques, politiques ou humoristiques comportant parfois des bannières indiquant le thème présenté dans la scène. Ces objets sont principalement fabriqués en Allemagne, notamment commercialisés par la compagnie Conta and Boehme. Celle-ci a mis au point un procédé permettant de fabriquer rapidement ce type de bibelot, dominant ainsi la production et l'exportation de ce type de petit objet souvenir. Cependant, certains exemplaires sont également produits en Angleterre, comme celui-ci. En effet, certains souvenirs identiques à ce piano sont documentés par des collectionneurs comme étant de fabrication britannique. Les bibelots en porcelaine de ce type apparaissent sur le marché vers le milieu du XIXe siècle, mais leur popularité décroît au tournant du XXe siècle.

Le souvenir de foire a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique Anderson, dans le quartier Limoilou de la ville de Québec. Le site doit son nom à un grand propriétaire terrien du nom d'Anthony Anderson, qui y fait construire Hedley Lodge au début du XIXe siècle. Après le départ de son fils Horatio Smith Anderson (1813-1867) à la fin des années 1860, le site est occupé par Charles Théodore Pitl (vers 1834-1897) et sa famille. D'origine allemande, Pitl s'installe à Québec au début des années 1860 et loue à la famille Anderson leur imposante demeure de Limoilou, Hedley Lodge, à partir de 1870. Nommé consul d'Allemagne pour la Ville de Québec en 1868, il garde ce titre diplomatique jusqu'à son décès en 1897. En parallèle de ses activités diplomatiques, Charles T. Pitl est marchand à Québec et importe une grande variété de produits, allant des boissons alcoolisées aux jouets d'enfants en passant par des cigares et du verre à vitre. Il réside à Hedley Lodge avec sa femme Marie-Elizabeth Mathilda Lemelin et leurs quatre enfants. À son décès en 1897, ses deux enfants survivants, Charles-Georges et Mathilda, quittent Hedley Lodge. La propriété connait plusieurs propriétaires et locataires au cours du XXe siècle, jusqu'à sa démolition vers 1970. Le site est alors converti en stationnement et devient le lieu du chantier-école en archéologie de l'Université Laval de 2017 à 2019.

Le souvenir a été découvert dans une fosse de latrines construite en 1850 par Horatio Smith Anderson, fils d'Anthony Anderson, et plus précisément dans une couche supérieure associée à l'occupation de Hedley Lodge par la famille Pitl datée d'entre 1870 et 1897. La fosse des latrines est fermée à la fin du XIXe siècle, alors que la demeure continue d'être occupée jusqu'à sa démolition à la fin des années 1960.

RÉFÉRENCES

ARCHAMBAULT, Rachel, Serena HENDRICKX et Anne LABERGE. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention 2018 des opérations 3 et 4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2019. 224 p.
BLANCHARD, Marine, Olivier GRATTON et Camille THÉRIAULT. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention des sous-opérations 5A, 5B et 6A, 2019. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2021. s.p.