Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pressoir. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pressoir. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pressoir. Vue latéraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BgFn-1 > Unité de fouille Puits 36N-40W > Quadrant SE > Couche stratigraphique Niveau 20-25 > Numéro de catalogue DR-3884

Contexte(s) archéologique(s)

Village autochtone

Région administrative

Montérégie

MRC

Le Haut-Saint-Laurent

Municipalité

Saint-Anicet

Fonction du site

domestique
agricole

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pressoir a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des pressoirs en andouiller retrouvés sur les sites préhistoriques québécois. Il a également été choisi parce qu'il témoigne du travail de la pierre sur un site villageois iroquoien du Saint-Laurent.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pressoir en andouiller est fabriqué au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) en Montérégie et est associé aux Iroquoiens du Saint-Laurent. L'objet est façonné à partir d'un époi correspondant à l'une des pointes situées tout au sommet de la tige centrale du bois de cervidés. La forme naturellement pointue de l'époi convient parfaitement à la fonction de pressoir. Il est d'abord détaché de la ramure par sciage. Une fois sectionné, l'époi est minimalement abrasé à son extrémité distale, comme en témoigne la présence de fines stries superficielles, pour uniformiser la partie active du pressoir. Enfin, le reste de la pièce est laissé à son état brut.

Le pressoir est utilisé pour débiter des éclats par pression, dans le but de réaliser, d'achever ou d'affûter des outils en pierre taillée. À noter que le pressoir se distingue du percuteur par l'application de la force. Contrairement au percuteur où la force est appliquée par percussion, celle du pressoir est transférée en appuyant sur la pierre, ce qui augmente nettement le niveau de précision du travail. À un moment indéterminé, l'outil en bois de cervidés est cassé en deux fragments jointifs. Également, la partie distale porte des esquilles et des ébréchures, témoignant d'une utilisation normale du pressoir.

Le pressoir est mis au jour en 2016 sur le site villageois Droulers-Tsiionhiakwatha, situé à Saint-Anicet, au sud-ouest de la municipalité de Salaberry-de-Valleyfield. Occupé à la fin du XVe siècle par les Iroquoiens du Saint-Laurent, le village accueille au minimum dix maisons longues, dont sept ont été mises au jour, ainsi que deux principaux espaces dépotoirs. Ce site figure d'ailleurs parmi les villages iroquoiens du Québec les plus extensivement fouillés. La présence de ce pressoir sur le site témoigne certainement du travail de la pierre, malgré la relative rareté des outils en pierre taillée parmi les objets qui y ont été découverts. Cette situation n'est guère surprenante, puisque les Iroquoiens du Saint-Laurent ont, en général, exploité de préférence les matières dures d'origine animale, au détriment de la pierre, pour fabriquer la panoplie d'objets dont ils avaient besoin.

RÉFÉRENCES

BOISVERT, Marie-Ève et Christian GATES ST-PIERRE. « La transformation des matières dures d’origine animale sur le site Droulers ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Droulers-Tsiionhiakwatha : chef-lieu iroquoien de Saint-Anicet à la fin du XVe siècle. Paléo-Québec, 38. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2019, p. 263-293.