Laboratoire d'archéologie du Québec
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Poinçon. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Poinçon. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Poinçon. Vue de détailImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BgFn-1 > Unité de fouille Puits 90N-13W > Couche stratigraphique Niveau 10-2H > Numéro de catalogue 2284
BgFn-1 > Unité de fouille Puits 90N-13W > Couche stratigraphique Niveau 10-2H > Numéro de catalogue 3979

Contexte(s) archéologique(s)

Dépotoir
Village autochtone

Région administrative

Montérégie

MRC

Le Haut-Saint-Laurent

Municipalité

Saint-Anicet

Fonction du site

domestique
agricole

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le poinçon a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car en plus d'être décoré, il témoigne de la diversité morphologique et de la variabilité du degré de finition des poinçons utilisés par les Iroquoiens du Saint-Laurent au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le poinçon est fabriqué par les Iroquoiens du Saint-Laurent au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) en Montérégie. Il est soigneusement façonné sur une section de diaphyse d'os long de mammifère. L'os est d'abord façonné par raclage afin d'obtenir un fût aux bords parallèles. Son extrémité distale est ensuite amincie progressivement par raclage ou par abrasion pour former une pointe effilée et perforante. La base droite du poinçon est créée par abrasion, et elle est décorée d'un motif constitué de deux triangles remplis de lignes obliques, situés de part et d'autre de la base.

L'usage précis de cet outil demeure indéterminé, mais la fonction la plus communément attribuée à ce type d'objet est celle de poinçon. Il s'agit d'un outil à pointe perforante tenu en main. Il sert à percer des trous dans divers matériaux souples comme le cuir ou l'écorce. Cet objet pourrait également servir de décorateur à poterie, de pic à nourriture, de broche à cheveux, d'outil pour percer les oreilles, de pièce de jeu de bilboquet, et plus encore. Évidemment, tous ces usages possibles ne sont pas mutuellement exclusifs, puisque la morphologie générique des poinçons leur confère une grande versatilité. Il est donc problématique d'établir des critères de différenciation fonctionnelle en se basant seulement sur les attributs morphologiques. La tracéologie – analyse des microtraces d'usure – et l'expérimentation permettraient assurément de déterminer avec plus de précision la fonction de cet objet qui demeure à ce jour hypothétique. À un moment de son histoire, l'objet a été jeté au feu, comme en témoigne sa surface entièrement blanchie et grisâtre. La pièce a également été fracturée à plusieurs endroits.

Le poinçon est mis au jour en 1998 sur le site villageois Droulers-Tsiionhiakwatha, situé à Saint-Anicet, au sud-ouest de la municipalité de Salaberry-de-Valleyfield. Occupé à la fin du XVe siècle par les Iroquoiens du Saint-Laurent, le village accueille au minimum dix maisons longues, dont sept ont été mises au jour, ainsi que deux principaux espaces dépotoirs. Ce site figure d'ailleurs parmi les villages iroquoiens du Québec les plus extensivement fouillés. Le poinçon provient du dépotoir Nord-Est, identifié dans l'espace villageois.

RÉFÉRENCES

BOISVERT, Marie-Ève et Christian GATES ST-PIERRE. « La transformation des matières dures d’origine animale sur le site Droulers ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Droulers-Tsiionhiakwatha : chef-lieu iroquoien de Saint-Anicet à la fin du XVe siècle. Paléo-Québec, 38. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2019, p. 263-293.