Laboratoire d'archéologie du Québec
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Encrier individuel. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Encrier individuel. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Encrier individuel. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Encrier individuel. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Encrier individuel. Détail de l'inscriptionImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-80 > Opération 13 > Sous-opération D > Lot 32 > Numéro de catalogue 38

Contexte(s) archéologique(s)

Religieux

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'encrier individuel a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il a été retrouvé sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à l'intérieur d'une citerne ayant servi de zone de rejets domestiques. Il a également été choisi parce qu'il est associé à la compagnie Carter's Ink fondée après 1895.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'encrier individuel en verre teinté de couleur vert légèrement turquoise est fabriqué aux États-Unis entre 1895 et le début du XXe siècle. Il s'agit d'un petit récipient servant à conserver de l'encre liquide pour l'écriture à la plume. Celui-ci est soufflé au moule en deux parties avec base séparée. Introduit vers le milieu du XIXe siècle, ce mode de fabrication permet le moulage d'inscriptions en relief sur le corps et sur le cul des récipients. Il remplace principalement l'utilisation du moule en deux parties, du moule en creux et du moule de type Ricketts. Son utilisation est généralement située entre 1850 et l'introduction de modes de fabrication mécanisés au cours des années 1920.

D'après les inscriptions moulées en relief sur le corps de l'encrier, celui-ci est associé à la compagnie américaine Carter's Ink. La compagnie est d'abord fondée sous le nom de William Carter Company en 1858 à Boston par William Carter (avant 1858-1895). Elle est connue sous divers noms au fil des ans, mais prend le nom de The Carter's Ink Company après 1895. Elle fabrique diverses encres, mais également une variété d'articles de papeterie pour le bureau, des porte-stylos réglables, des calendriers panoramiques et plus encore. L'entreprise prend de l'expansion au XXe siècle : une branche est même établie à Montréal après 1930. En 1975, la société est vendue à Dennison Manufacturing Company, maintenant devenue la Avery Dennison.

L'encrier individuel est mis au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été récupéré dans des sols se trouvant à l'intérieur d'une citerne. Celle-ci a été installée au cours de la période française afin de contenir l'eau utilisée pour la buanderie du monastère. Elle a été réparée après l'incendie de 1755, puis continue d'être utilisée tout au long du XIXe siècle. La fouille de cet épais dépôt a mis au jour une grande quantité d'objets, souvent complets, datant de la toute fin du XVIIIe siècle et du début du XXe siècle. La plupart des objets retrouvés dans la citerne semblent témoigner de son utilisation comme zone de rejets domestiques.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
La Fiducie du patrimoine culturel des Augustines. Leur histoire [En Ligne]. http://www.augustines.ca/fr/augustines
s.a. Bay Bottles [En Ligne]. https://baybottles.com/