Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Retaille de bouton en os. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Retaille de bouton en os. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-80 > Opération 13 > Sous-opération C > Lot 7 > Numéro de catalogue 30

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines
Religieux

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La retaille de bouton en os a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec. Elle a également été choisie parce qu'elle témoigne possiblement du fait que les religieuses de la communauté des Augustines fabriquaient des boutons.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La retaille de bouton en os est aplanie, forée et perforée entre 1695 et 1856, possiblement à Québec. Il s'agit d'une plaque d'os plat rectangulaire présentant cinq traces de découpes circulaires. La retaille est le témoin d'un travail sur la matière, dans ce cas-ci dans le but de confectionner des boutons.

Les boutons sont liés à l'habillement et servent à attacher les différentes parties d'un vêtement. Les boutons en os sont, dans la majorité des cas, fabriqués dans des côtes de grands herbivores, souvent des bovidés. Les côtes sont préparées afin d'obtenir des plaques, puis des boutons y sont découpés à l'aide d'un outil ressemblant à un vilebrequin de charpentier avec un guide central. Ils sont par la suite perforés. L'os est un matériau peu dispendieux et facilement accessible.

La retaille de bouton en os est mise au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été retrouvé dans des sols s'associant à des latrines mises en place lors de la construction du monastère en 1695 et en fonction jusqu'au raccordement au réseau d'aqueduc municipal en 1856. Par la suite, la fosse des latrines aurait été réutilisée pour y jeter des objets domestiques. Le plan de soeur Sainte-Madeleine confirme que vers 1846, les latrines étaient toujours en utilisation. La présence de cet objet au monastère suggère que les religieuses fabriquaient des boutons en os.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. CeEt-80, Monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, rapport de l'intervention de 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2014. 88 p.
Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.