Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Passe-lacet. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Passe-lacet. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFj-118 > Opération 18 > Sous-opération C > Lot 4 > Numéro de catalogue 62

Contexte(s) archéologique(s)

Cour

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le passe-lacet a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un outil représentatif du travail des textiles et du cuir.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le passe-lacet est possiblement fabriqué en Europe au cours du XVIIIe ou du XIXe siècle. Il consiste en une aiguille dont la tige et le chas sont longs. La pointe, arrondie, est de type « mousse ».

Le passe-lacet est un outil de finition du travail des textiles, mais également du cuir. La forme allongée de l'aiguille permet de l'insérer facilement dans un oeillet ou la coulisse d'un vêtement pour y faire passer un lacet, un cordon ou un ruban.

Ce passe-lacet est utilisé dans l'une des nombreuses tanneries de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal de Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal de Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.

Le passe-lacet est mis au jour en 2015 sur un site archéologique faisant partie d'un ensemble de sites désignés « village de Saint-Henri-des-Tanneries », à Montréal. L'objet a été trouvé dans un niveau d'occupation d'une possible arrière-cour datant de la deuxième moitié du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

BEAUDRY, Mary Carolyn. Findings : the material culture of needlework and sewing. New Haven, Yale University Press, 2006. 237 p.
Patrimoine Experts. Projet Turcot. Interventions archéologiques (novembre 2014-août 2016) dans les limites de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Transports du Québec, 2019. s.p.