Laboratoire d'archéologie du Québec
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Tête de harpon détachable. Face AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tête de harpon détachable. Face BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tête de harpon détachable. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DbEj-7 > Couche stratigraphique GB SI > Numéro de catalogue 47

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La tête de harpon détachable a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle illustre la variabilité de ce type d'armature retrouvé sur les sites datant de la période du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). Elle atteste également de l'importance de la pêche sur la Haute-Côte-Nord. Finalement, cet objet a été retenu parce que le site de l'Anse-aux-Pilotes IV, duquel il provient, fait partie des assemblages d'ossements ouvragés associés aux Iroquoiens du Saint-Laurent les mieux représentés sur la Haute-Côte-Nord.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La tête de harpon détachable est taillée dans un os long de gros mammifère au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) et est associée aux Iroquoiens du Saint-Laurent. Les barbelures sont probablement façonnées par rainurage et raclage. La pièce est perforée à sa base d'un trou de forme circulaire à la cavité droite. La base, de forme convexe, est possiblement formée par abrasion.

La tête de harpon détachable est une armature mobile, c'est-à-dire qu'elle se détache de la hampe ou de la préhampe une fois qu'elle a pénétré dans la chair de la proie. Les barbelures de l'armature sont des éléments de résistance qui permettent au harpon de rester coincé dans le corps de l'animal. Grâce à la ligne de récupération qui relie la tête de harpon à la hampe du projectile, l'animal touché ne peut pas fuir. La tête de harpon peut être utilisée pour la pêche ou la chasse aux mammifères marins ou terrestres, que ce soit au contact ou à distance. L'artéfact porte des marques d'érosion sur ses deux faces. Ces traces sont probablement dues au séjour de l'objet dans le sol.

L'artéfact est mis au jour sur le site de l'Anse-aux-Pilotes IV, situé aux Grandes-Bergeronnes sur la Haute-Côte-Nord. Il s'agit d'un campement saisonnier associé à une occupation printanière et estivale et occupé par les Iroquoiens du Saint-Laurent. Le site se situe dans un environnement propice aux rencontres et aux échanges avec les groupes algonquiens de la région. Selon le contexte archéologique et la présence d'objets diagnostiques, les objets en os récupérés sur le site ont été associés aux productions culturelles iroquoiennes, d'autant plus qu'ils présentent des affinités avec d'autres assemblages iroquoiens du Saint-Laurent. Cependant, sans être réellement vérifiable, il est possible que certains objets en os soient reliés aux collectivités algonquiennes de la région.

RÉFÉRENCES

PLOURDE, Michel. L’exploitation du phoque dans le secteur de l’embouchure du Saguenay (Québec, Canada) par les Iroquoiens au Sylvicole supérieur (1000-1534 de notre ère). Université de Montréal, 2011. 335 p.