Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouteille à sirop d’hypophosphites. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à sirop d’hypophosphites. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à sirop d’hypophosphites. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à sirop d’hypophosphites. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à sirop d’hypophosphites. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à sirop d’hypophosphites. Détail de l'inscription sur le corpsImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-8 > Opération 5 > Sous-opération A > Lot 1 > Numéro de catalogue 47

Contexte(s) archéologique(s)

Dépotoir

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à sirop d'hypophosphites a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la diversité des bouteilles pharmaceutiques disponibles sur le marché au tournant du XXe siècle

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à sirop d'hypophosphites en verre teinté régulier de couleur verte est fabriquée au tournant du XXe siècle, probablement à Saint John's au Nouveau-Brunswick. La trace de piston ou de valve visible sous la base de la bouteille indique qu'elle est soufflée à la machine. Les inscriptions moulées en relief sur le corps de la bouteille en identifient le contenu d'origine, du sirop d'hypophosphites.

Ce sirop, développé par la compagnie pharmaceutique Fellows, est alors utilisé dans le traitement de l'anémie, de la bronchite, de l'influenza, de la tuberculose, et plus encore. Cependant, un ingrédient entrant dans sa composition, de la strychnine, le rend dangereux. La strychnine se retrouve dans le poison à rats et les pesticides. En grande dose, elle peut être très toxique pour les humains.

L'entreprise Fellows est fondée vers 1850 par Isaac Fellows et son fils James I. Fellows. Située à St-John au Nouveau-Brunswick, elle produit plusieurs remèdes et médicaments, dont le plus populaire est le « Fellows Compound Syrup of Hypophosphites ». Afin de populariser leurs produits, Fellows père et fils rémunèrent les médecins pour qu'ils mentionnent leurs médicaments auprès de leurs patients, et font régulièrement usage de publicités vantant leurs mérites. Malgré la présence de poisons dans les remèdes, les témoignages, dont celui du maire de St-John, sont élogieux et les produits semblent guérir une multitude de maux. Dès 1884, une publicité indique trois adresses de laboratoires pour Fellows & Co. : Montréal, New York et Londres. Cependant, dès 1918, l'« American Medical Association » indique que les produits de Fellows & Co. , en particulier leur sirop, ne sont en aucun cas thérapeutiques et qu'il n'existe aucune preuve d'effets physiologiques. Les mentions de remèdes et de guérisons disparaissent par la suite des publicités.

La bouteille à sirop est mise au jour en 2008 sur le site du parc archéologique de la Baronnie de Longueuil, dans un contexte correspondant à la première église. Ce site, circonscrit par le chemin de Chambly, la rue Saint-Charles Est, la rue Bord de l'Eau et la rue Saint-Antoine, porte les traces de l'histoire de l'établissement de Longueuil et remonte à plus de 2 000 ans. L'occupation européenne débute en 1657, avec la concession de la première partie de la seigneurie à Charles Le Moyne (1626-1685). Vers 1695, son fils homonyme (1656-1729) et futur baron fait construire un fort en pierre afin de protéger ses censitaires des attaques iroquoises qui font rage durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Plusieurs bâtiments se trouvent à l'intérieur des murs, tels qu'une maison, une chapelle, une écurie, une laiterie, un corps de garde, une bergerie, une étable et une grange. Le château est occupé par des troupes américaines durant la guerre d'Indépendance en 1776. Abandonné par la suite, le château est détruit en 1810. En plus des vestiges du château, ce site comprend ceux d'un moulin à vent, de la première église de Longueuil et son cimetière, d'un moulin à eau, d'un four à chaux, d'une caserne de pompier et de plusieurs habitations. En tout, ce sont sept fouilles archéologiques qui sont effectuées sur ce site.

RÉFÉRENCES

JONES, Olive R. et Catherine SULLIVAN. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985. 185 p.
LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En Ligne]. https://sha.org/bottle/index.htm
MILLER, George L. et Catherine SULLIVAN. « Machine-Made Glass Containers and the End of Production for Mouth-Blown Bottles ». Historical Archaeology. Vol. 18, no 2 (1984), p. 83-96.
s.a. Bay Bottles [En Ligne]. https://baybottles.com/