La bouteille à Bromo Cafféine a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la diversité des bouteilles pharmaceutiques disponibles sur le marché ainsi que des avancées technologiques effectuées en matière de fabrication des contenants en verre au XIXe siècle.

La bouteille à Bromo Cafféine en verre transparent de couleur bleue est soufflée au moule en deux parties avec base séparée aux États-Unis entre 1873 et 1914.

D'après les inscriptions moulées en relief sur le corps de la bouteille, ce contenant à usage pharmaceutique contient à l'origine de la Bromo Cafféine. Ce médicament est un sel effervescent contenant des ingrédients comme le guarana et l'acide bromhydrique. Ciblant principalement les travailleurs utilisant leur cerveau, ce produit est principalement utilisé pour les maux de tête nerveux, les crises d'indigestion, la dépression suivant un abus d'alcool et la suprasensibilité créée par les habitudes de morphine et d'opium. Pour les femmes, il traite les maux de tête et de dos dus à la neurasthénie, l'hystérie, la dysménorrhée, etc.

La Bromo caféine est un produit mis en marché par la compagnie Keasbey et Mattison. Cette dernière est créée en 1873 par Henry Griffith Keasbey (1850-1932), homme d'affaires, et Richard Van Zeelust Mattison (1851-1936), pharmacien. D'abord établie à Philadelphie, l'entreprise est déménagée à Ambler en Pennsylvanie en 1881. À ses débuts, la compagnie se spécialise dans la production de médicaments brevetés. Puis, alors qu'il travaillait en laboratoire, Mattison a découvert qu'un mélange de carbonate de magnésium et d'amiante pouvait adhérer à un tuyau de métal chaud, pouvant donc se transformer en matériau isolant pour les tuyaux de vapeur. C'est à ce moment que la compagnie redirige ses activités vers l'amiante et les matériaux de construction. La compagnie est vendue en 1934 à Turner & Newall.

La bouteille à Bromo Cafféine est mise au jour en 2008 sur le site du parc archéologique de la Baronnie de Longueuil, dans un contexte correspondant à la première église. Ce site, circonscrit par le chemin de Chambly, la rue Saint-Charles Est, la rue Bord de l'Eau et la rue Saint-Antoine, porte les traces de l'histoire de l'établissement de Longueuil et remonte à plus de 2 000 ans. L'occupation européenne débute en 1657, avec la concession de la première partie de la seigneurie à Charles Le Moyne (1626-1685). Vers 1695, son fils homonyme (1656-1729) et futur baron fait construire un fort en pierre afin de protéger ses censitaires des attaques iroquoises qui font rage durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Plusieurs bâtiments se trouvent à l'intérieur des murs, tels qu'une maison, une chapelle, une écurie, une laiterie, un corps de garde, une bergerie, une étable et une grange. Le château est occupé par des troupes américaines durant la guerre d'Indépendance en 1776. Abandonné par la suite, le château est détruit en 1810. En plus des vestiges du château, ce site comprend ceux d'un moulin à vent, de la première église de Longueuil et son cimetière, d'un moulin à eau, d'un four à chaux, d'une caserne de pompier et de plusieurs habitations. En tout, ce sont sept fouilles archéologiques qui sont effectuées sur ce site.