Le foret été sélectionné pour la collection de référence du Québec, car il constitue un type d'objet caractéristique de la période de l'Archaïque récent post-laurentien. Le foret permet d'illustrer une plus grande variété de fonctions et d'activités en s'ajoutant aux pointes de projectile et aux outils polis qui constituent les artéfacts diagnostiques les plus courants de cette période.

Le foret est un outil de pierre taillée muni d'une mèche longue qui se dégage clairement d'une base élargie. Cet outil sert à perforer et à régulariser des trous aménagés dans des matières dures telles que l'os, le bois ou la pierre. L'objet, tenu en main est utilisé dans un mouvement rotatif de va-et-vient.

Le foret comporte une longue mèche étroite aux bords rectilignes et parallèles. Vue en coupe transversale, la mèche présente une forme trapézoïdale qui lui confère plus de rigidité. L'extrémité distale est pointue et munie de trois pans formés par des enlèvements courts qui permettent d'amorcer la perforation.

La portion proximale de l'objet est courte et s'élargit rapidement pour prendre la forme d'un « T » inversé. Cette forme de foret est plus répandue et semble caractéristique de la période de l'Archaïque récent post-laurentien.

Le foret sur base en « T » a été mis au jour au site Bouvais situé sur la rive sud du Saint-Laurent, face à la ville de Trois-Rivières. Le site a livré d'autres artéfacts diagnostiques de la période post-laurentienne, dont des pointes interprétées comme des variantes du type « Lamoka ».

Le site Bouvais, qui se trouve sur le même promontoire que le site de la butte Bouvais, est situé à une altitude moindre et recèle des artéfacts diagnostiques de la période post-laurentienne, alors que le site de la butte livre des indices laurentiens. Ces deux sites et leurs assemblages permettent d'illustrer la continuité des occupations et les changements survenus à la fin de la période archaïque dans la région de Trois-Rivières.