Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pointe foliacée à pédoncule à base pointue. Face AImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe foliacée à pédoncule à base pointue. Face BImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiEr-6 > Numéro de catalogue 24

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe foliacée à pédoncule à base pointue de type « Stark » a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle constitue un artéfact diagnostique de l'Archaïque moyen au Québec (7 000 à 5 500 ans avant aujourd'hui) et dans le nord-est de l'Amérique du Nord. La période de l'Archaïque moyen au Québec est représentée principalement par un ensemble d'artéfacts diagnostiques, dont les pointes de type « Neville-Stark », alors que les sites archéologiques bien datés demeurent rarissimes.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe foliacée à pédoncule à base pointue est un outil principalement utilisé pour la chasse. La pointe de projectile est munie d'une lame longue, de forme lancéolée, aux bords légèrement convexes. Sous un épaulement marqué, mais asymétrique, elle comporte un court pédoncule aux bords convergents dont l'extrémité se termine en pointe. La pointe foliacée à pédoncule à base pointue est assimilable au type « Stark » de l'Archaïque moyen (7 000 à 5 500 ans avant aujourd'hui). Ce type de pointe a d'abord été associé à l'important site Neville du New Hampshire où les variantes « Neville » et « Stark » de cette période ont été définies. La pointe est taillée dans une matière première exotique dont la provenance indique aussi des relations avec les régions au sud : la rhyolite Kineo dont la source est située dans le Maine.

La pointe a été mise au jour sur le site de la plage Duquette au lac des Joncs dans la région du Méganticois. Ce site comprend une vaste collection d'artéfacts récoltés à la surface de la plage et sous le niveau de l'eau. Sans conserver son contexte archéologique, le site recèle de nombreux artéfacts diagnostiques qui permettent de constituer la plus grande collection d'objets attribuables à la période de l'Archaïque moyen au Québec. Il s'agit donc essentiellement d'un exercice typologique, mais les liens entre plusieurs objets et les sites types de cette période dans le nord-est des États-Unis fournissent de solides indications quant à la présence de ces groupes ou de leur influence sur les groupes fréquentant le Méganticois à cette période. La pointe de type « Stark » en est un bon exemple, et le site livre notamment plus de 50 fragments de pointes pouvant être rattachées aux types « Neville » et « Stark » et à d'autres objets diagnostiques comme les forets.

Le contexte de cette découverte semble confirmer que le niveau des lacs de la région était bas lors de l'Archaïque moyen et que plusieurs des sites associés se trouvent aujourd'hui submergés par la hausse, naturelle et artificielle, de leurs niveaux. Nous ne pouvons donc pas compter sur ces sites archéologiques bien conservés de l'Archaïque moyen au Méganticois. Les collections de surface livrant des artéfacts diagnostiques constituent vraisemblablement la meilleure option pour documenter la présence de ces groupes dans la région à cette période. La pointe Stark et l'imposante collection du site sont donc de bons exemples de ces contributions potentielles.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude. « L’Archaïque moyen au Méganticois et le site BiEr-6, Lac des Joncs ». BURKE, Adrian L., dir. et Claude CHAPDELAINE, dir. L'Archaïque au Québec : six millénaires d'histoire amérindienne. Paléo-Québec, 36. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2017, p. 77-114.