Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pointe lancéolée à pédoncule. Face AImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe lancéolée à pédoncule. Face BImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiEq-5 > Numéro de catalogue 12

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe foliacée à pédoncule de type « Neville » a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un artéfact diagnostique de l'Archaïque moyen au Québec (7 000 à 5 500 ans avant aujourd'hui) et dans le nord-est de l'Amérique du Nord. La période de l'Archaïque moyen au Québec est représentée principalement par un ensemble d'artéfacts diagnostiques, dont les pointes de type « Neville-Stark », alors que les sites archéologiques bien datés demeurent rarissimes.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe foliacée à pédoncule est un outil employé principalement pour la chasse lorsqu'elle arme une lance, mais elle peut aussi être utilisée à la manière d'un couteau emmanché. La pointe de projectile est munie d'une lame longue et de forme lancéolée. Ses bords sont légèrement convexes et asymétriques. Le pédoncule est court et ses bords sont faiblement convergents, alors que la base est droite. La pointe appartient au type « Neville », un type de pointe d'abord défini au New Hampshire et caractéristique de la période de l'Archaïque moyen (7 000 à 5 500 ans avant aujourd'hui). La pointe est taillée dans la rhyolite Kineo dont la source est située dans le Maine.

La pointe de type « Neville » provient du site de l'île McMinn au lac aux Araignées dans la région du Méganticois. Elle fait partie d'une collection de récoltes de surface effectuées sur les berges de l'île. La collection de ce site est moins volumineuse que celle de la plage Duquette, qui constitue le site de l'Archaïque moyen le plus riche dans la région et la province, mais les quelques artéfacts néanmoins associés à cette période contribuent à mettre en lumière une présence dans la région entre 7 000 et 5 500 ans avant aujourd'hui. Par ses attributs morphologiques et l'utilisation de la rhyolite Kineo, la pointe Neville du site de l'île McMinn témoigne de l'existence de liens importants avec les régions situées plus au sud à cette période.

La pointe foliacée du site a été récoltée à une faible élévation qui la situe sur la plage ou encore sous l'eau selon la variation du niveau du lac aux Araignées. Le contexte de cette découverte semble confirmer que le niveau des lacs de la région était bas lors de l'Archaïque moyen et plusieurs des sites associés se trouvent aujourd'hui submergés par la hausse, naturelle et artificielle, du niveau du lac aux Araignées. Nous ne pouvons donc pas compter sur ces sites archéologiques bien conservés de l'Archaïque moyen au Méganticois. Les collections de surface livrant des artéfacts diagnostiques constituent vraisemblablement la meilleure option pour documenter la présence de ces groupes dans la région à cette période. La pointe Neville du site est un bon exemple de ces contributions.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude. « L’Archaïque moyen au Méganticois et le site BiEr-6, Lac des Joncs ». BURKE, Adrian L., dir. et Claude CHAPDELAINE, dir. L'Archaïque au Québec : six millénaires d'histoire amérindienne. Paléo-Québec, 36. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2017, p. 77-114.