Laboratoire d'archéologie du Québec
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Incisive de castor ouvragée. Côté AImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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Incisive de castor ouvragée. Côté BImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BkGg-12 > Numéro de catalogue 5925

Contexte(s) archéologique(s)

Atelier
Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'incisive de castor ouvragée a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle contribue à documenter la variabilité des outils fabriqués à partir des os et dents d'animaux à la période archaïque. Avec son biseau droit, l'incisive de castor permet d'illustrer la diversité des formes et des fonctions de ce type d'artéfact.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'incisive de castor ouvragée est un outil utilisé principalement pour le travail du bois. Les incisives du castor présentent des caractéristiques naturelles qui les rendent efficaces pour gruger, gratter et inciser le bois. Les Autochtones ont su tirer profit de ces dents qui viennent en prime avec la viande, la peau et d'autres parties des castors chassés. Les incisives de castor peuvent être utilisées emmanchées dans une gaine de bois, prises en main ou encore être utilisées alors qu'elles sont maintenues enfichées dans la mandibule du rongeur. En règle générale, ce sont les incisives inférieures qui sont sélectionnées.

L'incisive à biseau droit ne modifie pas la configuration du tranchant naturel de la dent. Puisqu'il s'agit d'une dent morte, celle-ci s'use rapidement et nécessite des réaffûtages fréquents. L'incisive à biseau droit appartient au type des « incisives gouges » et elles sont surtout utilisées pour creuser et raboter le bois.

Les incisives de castor ouvragées ne sont pas un artéfact diagnostique de la période archaïque au sens strict puisqu'on les retrouve également à des périodes plus récentes. Les incisives de castor ouvragées ont été découvertes sur plusieurs sites archéologiques du Québec, mais leur nombre demeure cependant limité sur chacun et il est rare d'en trouver plus d'une vingtaine.

L'incisive de castor à biseau oblique provient du site de l'île Morrison, un site archéologique bien daté et occupé entre 5 600 et 5 400 ans calibrés avant aujourd'hui (soit l'équivalent de 3 650 à 3 450 ans avant J. C. ) qui est associé à la phase Brewerton de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Le site est considéré comme un important atelier de fabrication d'objets en os, en pierre et en cuivre natif. Il a livré un nombre impressionnant d'incisives avec 699 spécimens, ce qui correspond approximativement à 350 castors. Le nombre important d'incisives qui y ont été retrouvées doit être mis en relation avec un autre type d'objet très abondant sur le site, soit les polissoirs en pierre qui sont notamment employés pour le réaffûtage et la modification de ces incisives. Les incisives de castor ouvragées du site de l'île Morrison indiquent ainsi une utilisation de ce type d'objet, par moments très intensive, depuis la période de l'Archaïque récent au Québec.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude et Norman CLERMONT. Île Morrison : lieu sacré et atelier de l'Archaïque dans l'Outaouais. Paléo-Québec, 28. Hull/Montréal, Musée canadien des civilisations/Recherches amérindiennes au Québec, 1998. 158 p.