Laboratoire d'archéologie du Québec
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Perle. Vue à l'horizontale, côté AImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue à l'horizontale, côté BImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue à l'horizontale, côté CImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue à l'horizontale, côté DImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilage, côté AImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilage, côté BImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEu-11 > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 17 > Numéro de catalogue 598

Contexte(s) archéologique(s)

Remblai
Tranchée de construction

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La perle a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec en raison de son matériau qui pourrait être d'origine locale et parce qu'elle porte plusieurs traces liées à sa fabrication ainsi qu'à un accident lors du forage du trou d'enfilage.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La perle est un objet de parure personnelle utilisé au XVIIe siècle. Elle est de forme allongée et son sommet est tronqué, tel un trapèze isocèle. La perle, qui est entière, est façonnée dans un calcaire de couleur gris foncé. De grande taille, elle est plate et sa section est rectangulaire aux coins arrondis. Son épaisseur est variable. Elle a une perforation au centre de son axe longitudinal. Un petit trou d'environ 0,2 cm de diamètre traverse le centre d'une des faces de la perle. Il est situé à la rencontre des deux perforations effectuées à partir des deux extrémités de l'objet et qui forment un léger angle l'une par rapport à l'autre. La perle mesure 2,41 cm de longueur, sa largeur est de 0,45 cm et 1,15 cm et son épaisseur varie entre 0,39 et 0,46 cm. Le diamètre de la perforation est de 0,15 cm.

Trois cannelures sont présentes sur la perle. Une première est visible sur une des faces planes entre l'issue accidentelle du forage et l'extrémité la plus large de la perle. Il pourrait s'agir de la trace d'un ancien forage d'une perle plus épaisse à l'origine. Dans ce cas, une pièce plus grande et possiblement brisée aurait peut-être été récupérée pour façonner une nouvelle perle. La deuxième cannelure longe un des rebords longs de la perle, sur presque toute sa longueur. Elle est profonde et a un profil en V. La troisième traverse la plus petite extrémité de la perle, dans le sens de son épaisseur, à côté du trou d'enfilage de la perle. Il pourrait s'agir dans ces deux cas d'anciennes entailles devant guider des fractures à effectuer sur la matière première ou l'ébauche de l'objet. Une partie de la surface de la perle est couverte de fines concrétions pâles, probablement liées à une altération chimique de la pierre calcaire, ce qui a rendu la surface rugueuse.

La perle a été façonnée à partir d'un fragment de calcaire qui a été coupé et taillé, et possiblement limé à certains endroits. Une fois la forme définie, un trou a été percé à travers l'axe longitudinal de la perle à l'aide d'un foret ou d'un perçoir, en partant des deux extrémités pour que le forage bilatéral se rejoigne au milieu de l'objet. Ensuite, la surface a reçu un polissage.

La perle faite en calcaire peut être portée comme parure personnelle, enfilée sur un collier, un bracelet ou un objet similaire. Elle peut aussi être fixée ou cousue sur un autre objet ou un vêtement à titre de décoration.

Contrairement à la majorité des perles en pierre trouvées sur le site, celle-ci est en calcaire de couleur grise, et non en catlinite rouge. Cette pierre pourrait être d'origine locale et cette perle pourrait donc avoir été façonnée sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette. Le calcaire servait aussi à la fabrication de plusieurs pipes en pierre, dont des traces ont été trouvées sur place. Peut-être que les Autochtones qui y travaillaient la pierre créaient aussi des objets servant de bijoux.

La perle a été mise au jour lors de fouilles réalisées à l'été 2018 sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette. La perle provient d'une couche de déblais de construction d'un mur associé au deuxième presbytère érigé vers 1700 sur l'emplacement même d'une partie du village autochtone associé à la mission Notre-Dame-de-Lorette, occupée par des Hurons-Wendats et des Iroquois entre 1673 et 1697. La couche contient donc de nombreux artéfacts associés à cette occupation qui ont été abandonnés au moment du déménagement de la mission à la Jeune Lorette. La perle a fait l'objet d'une analyse spécialisée et a, par la suite, été intégrée dans la collection du Musée huron-wendat de Wendake.

RÉFÉRENCES

DALLAIRE-FORTIER, Coralie. Une étude technologique des ornements abénakis de la période de contact et de la période historique amérindienne retrouvés sur le site archéologique d’Odanak. Université de Montréal, 2016. 134 p.
GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
TREMBLAY, Roland. « Perles en pierre ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 525-544.