Laboratoire d'archéologie du Québec
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Hameçon. Vue généraleImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BkGg-11 > Numéro de catalogue 1159

Contexte(s) archéologique(s)

Atelier
Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'hameçon en cuivre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne des activités de pêche réalisées par les Premières Nations au cours de la période préhistorique. Façonné en cuivre natif, cet hameçon est aussi un artéfact diagnostique fortement associé à la tradition laurentienne de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'hameçon en cuivre est un objet lié aux activités de pêche. L'hameçon est d'abord façonné par martelage à partir de pépites de cuivre natif pour obtenir une feuille ou plaquette. Celle-ci est ensuite enroulée afin de former une tige qui constitue le corps de l'objet. L'extrémité distale recourbée de l'hameçon sert à ferrer le poisson. Son extrémité proximale présente une petite projection qui agit comme crochet et favorise la fixation de l'hameçon à la ligne.

L'hameçon en cuivre a été récupéré sur le site de l'île aux Allumettes, dans la région de l'Outaouais, reconnu pour avoir livré la plus grande collection d'objets en cuivre connue au Québec. Ce site bien daté est occupé vers 6300 à 6100 ans calibrés avant aujourd'hui (soit l'équivalent de 4350 à 4150 ans avant J. -C. ) et comporte plusieurs éléments diagnostiques de la phase Vergennes de l'Archaïque récent laurentien (5500 à 4200 ans avant aujourd'hui). Ses assemblages de pierres taillées et polies, d'outils en os et d'objets en cuivre natif et sa période d'occupation bien définie et exclusive en font un site type de cette période.

Le site de l'île aux Allumettes constitue un vaste atelier et la découverte de nombreux objets et rebuts en cuivre natif indique qu'une production était réalisée sur place. L'analyse par activation neutronique de plusieurs artéfacts en cuivre du site démontre que cette matière provient de la région du lac Supérieur. C'est au cours de l'Archaïque récent laurentien que l'utilisation du cuivre natif se révèle la plus intensive, alors que certains objets peuvent être distribués sur de grandes distances. La région de l'Outaouais apparait alors comme un lieu stratégique d'un vaste réseau d'échange entre la région des Grands Lacs et celle de la vallée du Saint-Laurent.

Le site de l'île aux Allumettes est également un lieu de rituel, spécialement pour l'enfouissement des morts, un minimum de 18 sépultures y étant répertoriées. En plus des artéfacts destinés à des contextes funéraires, cet important atelier fournit un éventail bien plus grand d'objets fabriqués en cuivre natif. Il permet de documenter les différentes étapes de fabrication de ces objets, mais surtout de démontrer l'étendue des types d'objets fabriqués et de dresser un inventaire de ces productions au caractère technique, mais aussi symbolique.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude et Norman CLERMONT. « Adaptation, continuity and change in the middle Ottawa valley: A view from the Morrison and Allumettes Island late Archaïc sites ». RENOUF, M.A.P. et David SANGER. The Archaic of the Far Northeast. Orono, University of Maine Press, 2006, p. 191-220.
CHAPDELAINE, Claude, dir., Jacques CINQ-MARS, dir. et Norman CLERMONT, dir. L'Île aux Allumettes. L'Archaïque supérieur dans l'Outaouais. Paléo-Québec, 30. Montréal/Hull, Recherches amérindiennes au Québec/Musée canadien des civilisations, 2003. 363 p.