Le scapulaire a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif de l'occupation de la Côte-Nord à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle ainsi que des pratiques de dévotion personnelle de l'époque.

Cette croix et ces médailles soigneusement rangées dans un étui rectangulaire en cuir sont des objets de dévotion personnelle fabriqués vers la fin du XIXe siècle ou au début du siècle suivant. La croix de forme orthodoxe en alliage cuivreux présente les inscriptions « ST JOSEPH P. P. N » et « ANGE GARDIEN P. P. N. ». La première médaille est ornée d'une représentation de Jésus sur l'avers et d'une Vierge à l'enfant au revers. La seconde médaille, au diamètre légèrement supérieur, porte sur l'avers une représentation de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus voilée et agenouillée, ainsi que l'inscription « JE VEUX PASSER MON CIEL À FAIRE DU BIEN SUR LA TERRE » au revers. Ces trois pendentifs sont dotés d'anneaux de suspension.

Ces éléments sont portés en guise de scapulaire. Il s'agit d'un objet de dévotion personnelle qui est sacramentel, principalement porté par les catholiques et les orthodoxes. Généralement composé de deux pièces de tissu rectangulaires bénies reliées par des cordons, le scapulaire porte des images ou des inscriptions servant à montrer l'engagement du porteur à une confrérie, à un saint ou à un mode de vie, ainsi qu'à rappeler à son utilisateur ses promesses spirituelles. Bien que celui-ci soit composé d'une pochette de cuir et de médailles religieuses, il remplit le même rôle.

Le scapulaire est mis au jour en 1994 sur le site EeDq-1, qui consiste en un petit replat bordé au sud d'une plage et au nord par un socle rocheux situé sur la rive nord du lac aux Rochers, dans la municipalité de Sept-Îles. Des fouilles effectuées en 1989, en 1992 et en 1994 ont permis d'identifier de multiples occupations sur le site, datant de la période préhistorique à nos jours. Quelques vestiges architecturaux, tels des trous de perches et des portions de piquets encore en place, ont permis d'associer trois zones d'occupation à des campements de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Cette faible quantité de vestiges associés à des occupations de la période historique et récente pourrait être attribuable à l'abandon des foyers de pierre au profit de poêles à bois en tôle mince, qui laissent peu de traces, et à la possibilité que ces zones correspondent à des campements de chasse temporaires. Le scapulaire a été retrouvé dans l'une des zones associées aux périodes contemporaines et modernes.