Laboratoire d'archéologie du Québec
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Sceau à ballot. Partie 1 et 2Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Face A partie 1Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Face B partie 1Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Face A partie 2Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau à ballot. Face B partie 2Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EcBv-2 > Numéro de catalogue INQ4B-3

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le sceau à ballot a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif de l'occupation de la Côte-Nord au XVIIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le sceau à ballot est fabriqué en Europe et provient d'un site occupé par les Français au milieu du XVIIIe siècle. L'objet en plomb est composé de deux fragments ayant la forme de disques irréguliers aux bords rognés. Tous deux présentent l'amorce de la bande qui les reliait. L'un des disques est plein avec l'attache écrasée en son centre, alors que l'autre est percé d'un trou et porte un décor moulé de fleurs de lys, dans un cartouche circulaire cordonné, et de godrons en relief.

Le sceau à ballot est un objet utilisé pour sceller l'emballage d'un lot de marchandises, certifier que celles-ci ont été examinées et approuvées et assurer au destinataire que l'emballage n'a pas été ouvert durant le transport. L'estampe ou la gravure d'un sceau peut identifier le fabricant ou le commerçant, indiquer le type ou la taille de la marchandise, ou encore attester de la qualité du produit. Ce sceau est de type à plateaux. L'un des deux disques est percé en son centre alors que l'autre porte une protubérance, qui peut être prolongée de deux pattes. Lorsque le sceau est apposé, les disques sont repliés l'un sur l'autre et cette protubérance est écrasée, empêchant ainsi de le retirer sans le briser.

Le sceau à ballot est mis au jour en 1973 sur le site archéologique du Poste-de-Nétagamiou, ancien poste de traite et de pêche situé sur la Basse-Côte-Nord. Ce poste est une concession accordée au sieur Jacques de Lafontaine de Belcour en 1733 et ratifiée en 1736. Une carte ancienne anonyme montre les bâtiments du poste, incluant les habitations du maître et des engagés, un magasin, un hangar, des installations pour fondre l'huile de phoque, ainsi que l'endroit où les filets pour capturer les phoques étaient fixés sur des îlots rocheux. La baie de Nantagamiou et l'embouchure de la rivière Itamamiou présentent une configuration particulièrement propice pour cette pêche, puisque des îles y créent un corridor naturel par lequel les phoques sont forcés de se diriger, les menant éventuellement vers des enclos de filets arrimés au rivage. La concession de Lafontaine est renouvelée en 1745 et malgré la prospérité de cette entreprise, où pas moins d'un millier de phoques sont capturés et traités sur place chaque année ainsi qu'une quantité appréciable de pelleteries (martres, renards, loutres et castors) et de duvet, il accumule des dettes qui le mènent à la faillite en 1754. Il doit alors céder à ses créanciers ses possessions en Basse-Côte-Nord. Le poste de Nantagamiou passe alors aux mains de nouveaux propriétaires qui poursuivent la vocation économique du lieu jusque dans les années 1770, puis avec un rendement moindre jusqu'à la fin du XIXe siècle. Les lieux sont pratiquement abandonnés au XXe siècle.

Une première intervention archéologique effectuée en 1973 a révélé les vestiges d'une occupation datant de la première moitié du XIXe siècle, de même que des artéfacts associés exclusivement au milieu du XVIIIe siècle. Classé en 1974, ce site en partie localisé et exploré a été inspecté une dernière fois en 1983. Le matériel provenant du site constitue une des rares collections qui témoignent des activités d'exploitation du loup marin durant le régime français.

RÉFÉRENCES

GAUMOND, Michel. Site archéologique de Nantagamiou, Basse Côte-Nord du St-Laurent. EcBv-2. s.l. Ministère des Affaires culturelles, 1974. 7 p.
NIELLON, Françoise. « Poste de pêche et de traite de Nantagamiou ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 488.