Laboratoire d'archéologie du Québec
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Contre-platine. Vue généraleImage
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EbDo-1 > Numéro de catalogue EbDo-1-80

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La contre-platine a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative de l'occupation de la région de la Côte-Nord au début du XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La contre-platine est fabriquée au début du XIXe siècle et provient d'Europe. L'objet est constitué d'une plaque en laiton au contour sinueux ayant la forme d'un dragon couvert d'écailles. L'une des faces est ornée, alors que l'autre est lisse.

La contre-platine est une garniture de fusil qui est fixée au fût en bois de l'arme au dos de la platine. Tenue au moyen de vis à tête bombée et fendue, elle sert à empêcher la tête des vis de fixation de la platine de s'enfoncer dans le bois du fût, tout en ajoutant un élément décoratif. Ce modèle est typique des fusils de traite distribués en Nouvelle-France par les compagnies du Nord-Ouest et de la Baie d'Hudson. La première compagnie gère la traite à Tadoussac et à Sept-Îles de 1802 à 1821, la seconde de 1831 à 1859.

La contre-platine a probablement été mise au jour entre 1964 et 1968 sur le site du Vieux-Poste de Sept-Îles, qui est situé sur une terrasse surplombant l'estuaire de la rivière du Poste. Le poste est fondé vers 1676-1679, alors que les commerçants Jacques de Lalande, Marie Laurence, Denis Guyon et Louis Jolliet concentrent leurs activités de chasse, de pêche et de traite dans ce secteur. L'établissement est pillé et détruit à deux reprises en 1690 et 1720 par des pirates anglais. En 1733, le poste de traite des fourrures est officiellement intégré au réseau des postes du Domaine du roi. Détruit de nouveau en 1746, il est reconstruit après la Conquête en 1760 et rattaché à la Couronne britannique selon un système de gestion semblable. Occupé de façon irrégulière par une vingtaine de concessionnaires sur une période d'environ 160 ans, le site du Vieux-Poste est abandonné au début des années 1840, lorsque la Compagnie de la Baie d'Hudson en devient propriétaire. Le poste est fermé en 1859 et rouvert, sous une autre forme et dans un autre secteur, en 1870.

Ce site a fait l'objet de fouilles et de collectes de surface entre 1964 et 1968. Ces dernières ont permis de récupérer une importante collection témoignant des périodes de gestion française et anglaise de cet établissement. Il s'agit également d'un lieu traditionnel de rassemblement pour les Innus.

RÉFÉRENCES

LAPOINTE, Camille. « Poste de traite ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 458-459.