Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFj-5 > Opération 9 > Sous-opération E > Lot 3 > Numéro de catalogue 63

Contexte(s) archéologique(s)

Institutionnel enseignement
Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La toupie a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente une catégorie d'objets liée à l'enfance, celle des jeux d'enfants. Elle a également été choisie parce qu'il s'agit d'un type d'objet rare dans les collections archéologiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La toupie en bois est fabriquée au XIXe siècle, peut-être au Canada. Taillée au tour à bois, elle est en forme de goutte, avec un court tenon carré à l'extrémité supérieure et une pointe en fer dans sa partie inférieure.

La toupie est un objet utilisé dans le cadre de jeux d'adresse, souvent par les enfants, mais aussi parfois par les adultes. L'utilisateur fait pivoter le jouet rapidement sur sa pointe, permettant à la toupie de se maintenir en équilibre en tournant sur celle-ci. Il s'agit d'un jouet aux origines très anciennes. Les toupies sont souvent fabriquées en bois, aussi sont-elles rares sur les sites archéologiques à cause de la fragilité de leur matériau. De telles toupies en bois avec pointe de métal existent depuis au moins le XVIe siècle. Le principe consiste à tourner la ficelle autour du sommet, puis à l'enrouler autour de la toupie, de la pointe vers le haut. Les fines lignes horizontales gravées dans la portion inférieure de la toupie permettent de maintenir la ficelle en place. Il faut ensuite tenir la toupie dans la main et finalement, tirer la ficelle pour la faire tourner, ou la lancer, pointe vers le haut, sur une surface lisse pour la voir tourner. D'autres modèles de toupies, souvent avec un dessus plat, sont mis en mouvement à l'aide d'un fouet. D'autres encore, avec une tige plus longue, peuvent être simplement tournées avec les doigts. Cette toupie a subi quelques altérations formant des petits creux sur un côté, ce qui peut être causé par un choc lors de son utilisation, ou par la pression d'un matériau plus dur lors de son séjour dans le sol.

La toupie est mise au jour en 2017 sur le site du Petit séminaire de Montréal. La construction de l'institution est entreprise en 1804 par les Sulpiciens, et achevée en 1807. L'école accueille les jeunes garçons âgés de 8 à 21 ans et leur offre le cours classique, ainsi qu'un enseignement préparatoire à l'université. Les pensionnaires peuvent aussi orienter leur éducation vers la voie du sacerdoce. Dans la foulée de la guerre de Sécession aux États-Unis (1861-1865), l'armée britannique s'installe dans le Collège de 1862 à 1870. La toupie est jetée ou perdue dans les latrines occupant la tourelle au sud du bâtiment entre 1807 et 1870. Les artéfacts associés à l'occupation par les séminaristes et à l'occupation par l'armée sont toutefois entremêlés dans les couches archéologiques. D'autres artéfacts personnels ou représentant les loisirs ou l'enseignement sont issus du même contexte archéologique.

RÉFÉRENCES

DEAGAN, Kathleen. Artifacts of the Spanish Colonies of Florida and the Caribbean, 1500-1800. Volume 2: Portable Personal Possessions. Washington, D.C., Smithsonian Institution Press, 1987. 372 p.
Ethnoscop inc. Projet du 21e arrondissement, phase IV. Stationnement situé à l'angle sud-est du quadrilatère formé par les rues Saint-Paul Ouest, Saint-Henri, William et Duke à Montréal. Site du Petit séminaire (BiFj-5). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ethnoscop/Prével/21e arrondissement, 2018. 118 p.
HADE, Isabelle. « Note de recherche. De l'école à la guerre: le Petit séminaire de Montréal (BiFj-5) à travers la culture matérielle ». Archéologiques. No 32 (2019), p. 89-104.