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La toupie a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente une catégorie d'objets liée à l'enfance, celle des jeux d'enfants. Les toupies étant déjà rares dans les collections archéologiques, celle-ci l'est d'autant plus par sa petite taille et son matériau précieux, qui sont peu fréquents. L'objet a aussi été choisi parce qu'il provient d'un contexte associé à une cour de récréation d'une institution d'enseignement.

La toupie, utilisée entre 1780 et 1820, est fabriquée en Amérique ou en Europe. De confection artisanale, la toupie d'ivoire est probablement taillée au tour, puis abrasée et polie par un artisan spécialisé dans le travail de l'ivoire ou de tabletterie, bien que certaines toupies soient alors fabriquées à la main de manière rudimentaire.

La toupie est un objet utilisé dans le cadre de jeux d'adresse, souvent par les enfants, mais parfois aussi par les adultes. L'utilisateur fait pivoter le jouet rapidement sur sa pointe, permettant à la toupie de se maintenir en équilibre en tournant sur celle-ci. Il s'agit d'un jouet aux origines très anciennes. Les toupies sont souvent fabriquées en bois, aussi sont-elles rares sur les sites archéologiques à cause de la fragilité de leur matériau. La pointe des toupies peut être faite de métal. Le mouvement de rotation peut être obtenu à l'aide d'une ficelle enroulée sur la toupie, ou encore avec un petit fouet qui maintient le mouvement. On peut encore, comme c'est le cas ici, la faire tourner avec les doigts. La petitesse de l'objet ainsi que le matériau précieux utilisé sont particuliers. Il est possible que cette toupie soit utilisée avec un plateau de jeu ou sur une surface plane et non au sol. La pointe de l'objet semble abimée, ce qui résulte possiblement d'une utilisation normale de l'objet.

La toupie est mise au jour en 1991 sur le site du Séminaire de Québec, situé sur le promontoire de Québec. Le site connait une occupation domestique et agricole dès le XVIIe siècle avec l'établissement de Louis Hébert (environ 1575-1627) et sa famille. Le lieu acquiert une fonction institutionnelle à la fin du XVIIe siècle, alors qu'il devient la propriété du Séminaire de Québec. Après la Conquête, cette institution, qui jusqu'alors forme ses étudiants à la prêtrise, prend en charge l'éducation générale des garçons. La toupie est retrouvée dans un niveau archéologique associé à la cour des Petits, un espace de récréation utilisé par les étudiants. Elle provient du second niveau de cour daté d'environ 1790 jusqu'à 1820. D'autres artéfacts personnels ou représentant les loisirs sont issus du même contexte archéologique. La toupie a été restaurée.