Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plaque d'identification. AversImage
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plaque d'identification. ReversImage
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-4 > Opération 20 > Sous-opération B > Lot 16 > Numéro de catalogue 257

Contexte(s) archéologique(s)

Incendie
Institutionnel
Parlement

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

domestique
commerciale
technologique
institutionnelle

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La plaque d'identification a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée sur le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni dans un contexte archéologique daté entre 1844 et 1849. Elle a également été choisie parce qu'elle peut être associée à un personnage historique connu.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La plaque d'identification en laiton est fabriquée pour J. B. Fréchette qui y a fait graver son nom. Une plaque d'identification est un petit écriteau servant à identifier le propriétaire d'un objet. Celle-ci est fixée à l'aide de deux petits rivets en laiton encore en place. Au revers, dans les coins inférieurs se trouvent aussi deux points de résidus qui pourraient correspondre à une tentative de soudure au cuivre. Sa forme courbée semble volontaire et peut être un indice quant à la forme de l'objet sur lequel elle a pu être fixée.

La plaque d'identification est mise au jour en 2011 sur le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni, situé à Montréal. Dès 1843, la fonction de première capitale de la province du Canada est déménagée à Montréal. Le Parlement est alors installé dans le marché Sainte-Anne, construit en 1834 et le plus moderne et l'un des plus prestigieux bâtiments montréalais. Ce dernier est rénové dès mars 1844, puis le Parlement accueille les premiers débats peu après. Accueillie le 25 avril 1849, la Loi sur l'indemnisation éveille la fureur de la population et une large foule vient manifester autour du Parlement le soir même, incendiant le bâtiment et bloquant l'accès aux pompiers. Les ruines du Parlement, qui s'est écroulé sous les flammes, sont ensevelies, et le siège est déménagé à Toronto.

Bien que le contexte de sa découverte associe cet objet à la période d'activité du marché Sainte-Anne entre 1834 et 1844, il est plus probable qu'il soit associé aux activités parlementaires de 1844 à 1849 étant donné l'histoire de son probable propriétaire. Au cours des années 1830, Jean-Baptiste (JB) Fréchette est un maître imprimeur et éditeur de Québec. Il est connu pour son association avec Étienne Parent, journaliste et homme de loi avec qui il relance le journal «¿Le Canadien¿» en 1831. Ils sont arrêtés ensemble en 1838 pour sédition et détenus à la prison de Québec. Ils ne cesseront pas la production du journal, ni en prison, ni une fois libérés l'année suivante. Étienne Parent est élu député le 8 mai 1841 pour le comté de Saguenay et suivra le siège du Parlement lorsqu'il s'installe à Montréal entre 1844 et 1849. Parent occupe le poste de greffier du conseil exécutif en 1842, puis il est nommé sous-secrétaire de la province du Canada en 1847. La même année, Jean-Baptiste Fréchette laisse les droits du journal « Le Canadien » à son fils, Parent ayant rédigé son dernier article en 1842. Il n'est donc pas impossible d'imaginer que le partenariat entre Parent et Fréchette ait mené ce dernier à accompagner le député dans les coulisses de la vie parlementaire, d'y oeuvrer pour le journal ou même comme imprimeur-éditeur à la publication de documents officiels.

La plaque d'identification a été retrouvée dans les décombres du corps central sud du Parlement. Au rez-de-chaussée de cette partie du bâtiment se trouvait un grand hall d'entrée, tandis que des buvettes et le bureau du sergent d'armes étaient au premier étage. Le deuxième étage était occupé par la bibliothèque de l'Assemblée législative. En 2017, un brassage des artéfacts a été observé sur l'ensemble du site. Ce brassage est le résultat du nettoyage et du nivellement post-incendie effectué entre 1849 et 1850. Cet objet, associé à un lot du premier marché sous-jacent au dépôt en lien avec le Parlement aurait pu avoir percolé vers le bas en raison de cet évènement, et ainsi être associé au Parlement et non à la période d'activité du marché Sainte-Anne.

L'objet a été restauré de 2019 à 2020.

Élément(s) associé(s)

RÉFÉRENCES

Ethnoscop inc. Le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du Parlement du Canada-Uni. Synthèse. Rapport de recherche archéologique [document inédit], 2019. s.p.
Ethnoscop inc. Marché Sainte-Anne/Parlement du Canada-Uni, Montréal (BjFj-4). Fouilles archéologiques, 2011. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Quartier international/Pointe-à-Callière/Ville de Montréal/MCCCF, 2012. 90 p.
FALARDEAU, Jean-Charles. « PARENT, ÉTIENNE ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=39326