La tête de harpon de type « Frobisher Grooved » a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un outil important utilisé pour la chasse aux mammifères marins au Dorsétien classique (2 200 à 1 500 ans avant aujourd'hui). Elle a aussi été choisie parce qu'elle représente un type de tête de projectile caractéristique de cette période.

La tête de harpon de type « Frobisher Grooved » est associée au Dorsétien classique (2 200 à 1 500 ans avant aujourd'hui). Elle est en ivoire de morse et un trou de ligne est aménagé perpendiculairement aux faces. La logette est complètement fermée à sa partie proximale, et l'extrémité distale de la tête est appointée. Ainsi, elle ne nécessite pas de lame d'insertion en pierre.

Au Dorsétien (2 500 à 800 ans avant aujourd'hui), la tête de harpon est un élément fixé à l'extrémité d'un harpon utilisé pour la chasse aux mammifères marins de petite et de moyenne taille, généralement les phoques. Les peuples dorsétiens pratiquent les entailles en utilisant la technique du gougeage et du découpage, la technique du forage étant essentiellement utilisée par les peuples prédorsétiens (4 000 à 2 500 ans avant aujourd'hui) et les peuples thuléens (1 000 à 400 ans avant aujourd'hui). Ainsi, le trou de ligne percé dans la tête de harpon prend généralement une forme ovale plutôt que circulaire, et les logettes sont rectangulaires ou elliptiques plutôt que cylindriques.

La tête de harpon a été mise au jour en 2005 sur le site de Tayara (KbFk-7), situé près de la communauté de Salluit sur la côte sud du détroit d'Hudson au Nunavik. Il s'agit de l'un des premiers sites ayant permis d'enrichir les connaissances et de définir les notions de base de la culture dorsétienne au Canada.