La plombée a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle constitue un rare exemplaire québécois. En outre, ses caractéristiques permettent d'illustrer la variabilité de ce type d'objet. Il témoigne aussi de l'influence de la tradition laurentienne de l'Archaïque récent (5500 à 4200 ans avant aujourd'hui) sur les groupes contemporains occupant l'embouchure du Saguenay.

La plombée est associée à la tradition culturelle laurentienne de l'Archaïque supérieur (5500 à 4200 ans avant aujourd'hui). L'objet en forme de losange est façonné dans un grès brun. La plombée comporte une tête en forme de poire qui présente un léger étranglement. L'autre extrémité se termine en base d'écu légèrement pointue. La plombée est d'abord grossièrement taillée, puis sa mise en forme et sa finition sont réalisées par bouchardage.

Bien que l'usage de la plombée pour les activités de pêche (poids de filet, pesée de ligne à pêche) soit généralement admis, les interprétations archéologiques quant à la fonction de ce type d'objet demeurent variées. Parfois perçus comme étant non utilitaires, les objets de ce type pourraient jouer un rôle symbolique, rituel ou identitaire chez certains groupes du nord-est de l'Amérique du Nord.

La plombée a été mise au jour en 1927 sur le site Red Mill dans la région de Trois-Rivières. Ce site est connu pour sa collection diagnostique de la période de l'Archaïque supérieur (5500 à 3000 ans avant aujourd'hui). Le site a notamment livré la plus importante collection de plombées connue au Québec avec 17 exemplaires. Cette plombée losangique permet d'illustrer la variabilité des formes et des matières présentes dans l'assemblage de ce site archéologique. Elle témoigne en outre de la présence de groupes associés à la tradition culturelle laurentienne de l'Archaïque dans la région de Trois-Rivières et de l'embouchure de la rivière Saint-Maurice.