Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

16G > Opération 5 > Sous-opération G > Lot 17 > Numéro de catalogue 1Q
BiFh-10 > Opération 5 > Sous-opération G > Lot 17 > Numéro de catalogue 1Q

Contexte(s) archéologique(s)

Fort

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fer de hache a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente un type d'arme blanche polyvalent pouvant aussi être utilisé comme outil par les militaires stationnés dans les postes frontaliers.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fer de hache est fabriqué à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle en France. Le fer de hache en acier est doté d'un tranchant arrondi, la tête se rétrécissant ensuite pour former une pointe à l'autre extrémité. Il est associé à un contexte militaire.

La hache est un instrument formé d'un fer tranchant fixé à l'extrémité d'un manche, probablement court dans ce cas-ci, permettant aux militaires de la porter à la ceinture. Cette forme de fer, au tranchant arrondi terminé par une pointe, est associée à une hache d'abordage et est surtout utilisée par la marine comme arme blanche. Elle est sert alors pour les combats au corps à corps, pour couper les cordages, abattre les mâts et percer les coques. Elle peut également servir à couper et à fendre le bois, et la pointe peut être utilisée pour remuer le sol comme un pic.

Le fer de hache est mis au jour entre 1976 et 1978 sur le site du Fort-Chambly, situé sur la rive ouest de la rivière Richelieu au pied des rapides de Chambly, dans la municipalité du même nom. Au tout début de la colonie de Ville-Marie, les guerres franco-iroquoises (1643-1667 et 1684-1701) font rage et plusieurs établissements français sont attaqués. Afin de sécuriser la région montréalaise, les autorités françaises envoient dans la colonie le régiment de Carignan-Salières en 1665. Dès lors, ces militaires entreprennent la construction de cinq postes le long de la rivière Richelieu, correspondant aux forts de Sorel, Saint-Jean, Saint-Louis (Chambly), Sainte-Thérèse et Sainte-Anne. La rivière constitue alors une voie d'accès naturelle et efficace en provenance des colonies anglaises et de la région d'Albany. À l'issue de la signature de paix conclue à Trois-Rivières en 1667, la limite méridionale de la frontière est réduite à Chambly et les postes les plus au sud sont abandonnés. À la reprise des hostilités, d'importants travaux sont entrepris à Chambly et un nouveau fort y est construit. Après quelques réparations réalisées en 1693, le fort est incendié en 1702. Il est immédiatement rebâti en bois, mais devant les rumeurs persistantes d'une attaque anglaise, le fort est entièrement reconstruit en pierre. L'importance stratégique de ce poste ne se démentit pas tout au long du Régime français et le fort Chambly a chaque fois joué un rôle clé lors des divers conflits. En temps de paix, une garnison demeure tout de même au fort afin d'y assurer un contrôle du commerce illicite sur la rivière Richelieu.

Le fer de hache se trouvait dans un contexte associé aux forts de bois construits à Chambly entre 1665 et 1709. L'objet a été restauré.

RÉFÉRENCES

FRANÇOIS, Miville-Deschênes. Quand ils ne faisaient pas la guerre ou l’aspect domestique de la vie militaire au fort Chambly pendant le régime français d’après les objets archéologiques. Ottawa, Lieux et parcs historiques nationaux, Environnement Canada-Parcs, 1987. 113 p.
GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part I The Biscayan Axe ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no IV (2012), p. 6-18.
GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part II French Colonial-made Axes ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no V (2012), p. 6-15.
GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part III Casse-têtes (French Tomahawks) ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no VI (2012), p. 6-19.