Laboratoire d'archéologie du Québec
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Couvercle à encoche. DessusImage
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle à encoche. DessousImage
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet et couvercle. Vue généraleImage
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle à encoche avant restaurationImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-4 > Opération 20 > Sous-opération B > Lot 15 > Numéro de catalogue 1993

Contexte(s) archéologique(s)

Incendie
Institutionnel
Parlement

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

domestique
commerciale
technologique
institutionnelle

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le couvercle à encoche a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de la prise de repas au parlement de la province du Canada entre 1844 et 1849. Il offre aussi un exemple d'une pièce d'un service à déjeuner du XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le couvercle à encoche en porcelaine fine de type « Bone China » est fabriqué en Angleterre dans la région du Staffordshire entre 1830 et 1850. Le couvercle circulaire à paroi côtelée est muni au sommet d'un bouton court. L'encoche est pratiquée dans la lèvre ondulée. Le couvercle à encoche fait partie d'un ensemble à déjeuner ou à thé caractérisé par un décor de dorures en bandes. Un motif floral polychrome orne la paroi extérieure dans des tons de jaune et de rouge, mais compte tenu du degré d'altération de la pièce, il est difficile d'en préciser la technique d'application.

Le couvercle à encoche est un élément de fermeture s'adaptant à l'ouverture d'un pot destiné au service d'un aliment spécifique, par exemple la confiture ou la marmelade. Il peut également servir de sucrier. L'encoche permet de laisser passer le manche de la petite cuillère de service. Il fait partie d'un service à déjeuner qui se compose des mêmes formes qu'un service à thé, soit la tasse, la soucoupe et la théière, mais auxquelles s'ajoutent des formes spécifiques, comme le coquetier, des assiettes et des plats.

Ce service en porcelaine fine de type « Bone China » mis au jour dans la partie sud du corps central a été utilisé sur les tables de la buvette du parlement, au premier étage. L'absence de cuisine dans l'enceinte du bâtiment laisse croire que cette buvette est prise en charge par un concessionnaire. La clientèle de la salle à manger est probablement composée de visiteurs, de parlementaires et de fonctionnaires qui viennent s'y restaurer pour le déjeuner et le repas de mi-journée.

Dès le début du XIXe siècle, le marché de la céramique se caractérise par une diversité et une abondance des formes disponibles sur le marché, traduisant les mutations de l'époque dans les arts de la table. Cette diversification est à l'image des nouvelles habitudes alimentaires qui s'expriment à la table à dîner, avec notamment l'usage d'un couvert individualisé. La multiplication des formes témoigne quant à elle de la diversification des plats présentés. La présence d'un tel service en porcelaine à la buvette du parlement témoigne d'une clientèle relativement aisée bien au fait de ces nouvelles habitudes.

Une partie du service en porcelaine mis au jour au parlement a été altérée par le feu. Quelques exemplaires sont cependant demeurés intacts. Le couvercle à encoche a été mis au jour lors des fouilles archéologiques de 2011 dans les décombres du corps central sud du parlement. Avant l'incendie du 25 avril 1849, un grand hall occupait le rez-de-chaussée du corps central, tandis que les buvettes et le bureau du sergent d'armes étaient aménagés au premier étage. Au deuxième étage se trouvait la bibliothèque de l'Assemblée législative.

RÉFÉRENCES

BARKER, David. « Porcelaine de type Bone China ». MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CELAT, 41. Québec, CELAT, 2016, p. 371-373.
Ethnoscop inc. Le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du Parlement du Canada-Uni. Synthèse. Rapport de recherche archéologique [document inédit], 2019. s.p.
Ethnoscop inc. Marché Sainte-Anne/Parlement du Canada-Uni, Montréal (BjFj-4). Fouilles archéologiques, 2011. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Quartier international/Pointe-à-Callière/Ville de Montréal/MCCCF, 2012. 90 p.
GODDEN, Geoffrey A. Godden’s New Guide to English Porcelain. Londres, Miller's, 2004. 271 p.