Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

16G > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 62 > Numéro de catalogue 1Q
BiFh-10 > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 62 > Numéro de catalogue 1Q

Contexte(s) archéologique(s)

Fort

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bouton a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente l'habillement et l'uniforme des militaires.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bouton en métal cuivreux, possiblement en laiton, est fabriqué en France lors de la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'objet est de forme circulaire et ses parties supérieures et inférieures sont convexes. Un oeillet moulé à la base du bouton permettait de fixer cette attache à un vêtement.

Le bouton est un accessoire vestimentaire servant généralement à attacher les différentes parties d'un vêtement. Il peut également servir à orner un habit, comme dans le cas des boutons militaires, remplissant alors un rôle d'apparat ou d'identification. Par exemple des boutons de ce type datant de la même époque portent des soudures d'argent sur le dos et des stries concentriques sur les couronnes. Ce type de bouton faisait partie à l'époque des costumes des Compagnies franches des troupes françaises.

Le bouton est mis au jour entre 1976 et 1978 sur le site du Fort-Chambly, situé sur la rive ouest de la rivière Richelieu au pied des rapides de Chambly, dans la municipalité du même nom. Au tout début de la colonie de Ville-Marie, les guerres franco-iroquoises (1643-1667 et 1684-1701) font rage et plusieurs établissements français sont attaqués. Afin de sécuriser la région montréalaise, les autorités françaises envoient dans la colonie le régiment de Carignan-Salières en 1665. Dès lors, ces militaires entreprennent la construction de cinq postes le long de la rivière Richelieu, correspondant aux forts de Sorel, Saint-Jean, Saint-Louis (Chambly), Sainte-Thérèse et Sainte-Anne. La rivière constitue alors une voie d'accès naturelle et efficace en provenance des colonies anglaises et de la région d'Albany. À l'issue de la signature de paix conclue à Trois-Rivières en 1667, la limite méridionale de la frontière est réduite à Chambly et les postes les plus au sud sont abandonnés. À la reprise des hostilités, d'importants travaux sont entrepris à Chambly et un nouveau fort y est construit. Après quelques réparations réalisées en 1693, le fort est incendié en 1702. Il est immédiatement rebâti en bois, mais devant les rumeurs persistantes d'une attaque anglaise, le fort est entièrement reconstruit en pierre. L'importance stratégique de ce poste ne se démentit pas tout au long du Régime français et le fort Chambly a chaque fois joué un rôle clé lors des divers conflits. En temps de paix, une garnison demeure tout de même au fort afin d'y assurer un contrôle du commerce illicite sur la rivière Richelieu.

Des boutons similaires ont également été trouvés dans des contextes militaires datant du milieu du XVIIIe siècle.

RÉFÉRENCES

CHARTRAND, René. Le patrimoine militaire canadien : d'hier à aujourd'hui. Tome 1 : 1000-1754. Montréal, Art Global, 1993. 239 p.
FRANÇOIS, Miville-Deschênes. Quand ils ne faisaient pas la guerre ou l’aspect domestique de la vie militaire au fort Chambly pendant le régime français d’après les objets archéologiques. Ottawa, Lieux et parcs historiques nationaux, Environnement Canada-Parcs, 1987. 113 p.
NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.