Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fer de hache. Côté AImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hache. Côté BImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hache. Côté CImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DdGt-30 > Opération 5 > Sous-opération K > Lot 3 > Numéro de catalogue 68

Contexte(s) archéologique(s)

Magasin

Région administrative

Abitibi-Témiscamingue

MRC

Abitibi-Ouest

Municipalité

Gallichan

Fonction du site

commerciale : poste de traite

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fer de hache a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des haches qui sont échangées avec les Autochtones et sont en usage au cours des XVIIe et XVIIIe¿siècles sur les sites associés à la traite des fourrures.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fer de hache est fabriqué au Canada et date du second quart du XVIIIe siècle. L'objet se compose d'une tête solide, d'un oeil plutôt arrondi et d'une lame de forme triangulaire en fer forgé se terminant par un taillant à deux biseaux en acier. L'une des faces de la lame affiche un poinçon en creux en forme de «¿T¿», illisible en raison de la corrosion. Le fer de hache est issu d'un modèle connu sous l'appellation de hache de Biscaye (biscayenne) ou de Bayonne. Ces noms correspondent à ceux des villes espagnole et française où étaient fabriqués la plupart des fers de hache importés au cours du XVIIe siècle et de la première moitié du siècle suivant. Ce modèle est subséquemment repris par les forgerons oeuvrant au Canada.

Les fers de hache et de hachette produits localement sont fabriqués à partir d'un feuillard en fer forgé de forme et de taille souhaitées, qui est replié autour d'un mandrin pour former l'oeil et soudé à l'avant sur un taillant en acier. Pour fabriquer ce dernier, avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

La hache est un outil servant principalement au travail du bois et à l'abattage des arbres de petite taille. Dans le contexte du commerce des fourrures, c'était un objet d'échange surtout destiné aux Autochtones, étant donné son faible poids et son manche court, et il pouvait aussi servir comme arme. Elle était également utilisée par les commerçants et les coureurs des bois.

Le fer de hache est mis au jour à l'été 2002 sur le site du poste de traite de Pano, situé à l'embouchure de la rivière Duparquet en Abitibi. Il a été retrouvé avec les vestiges de son manche en bois, qui était fixé à l'aide d'un engrois en métal ferreux. Il se trouvait dans la couche d'occupation du magasin en présence d'une importante quantité de perles de verre, de pierres à fusil et de munitions.

Des fers de hache similaires, importés ou fabriqués au Canada, ont été retrouvés sur de nombreux sites associés à la traite des fourrures, tels que Fort Albany (Ontario), Fort Michilimackinac (Michigan) et le site patrimonial du Poste-de-Traite-de-Chicoutimi (Saguenay), pour n'en nommer que quelques-uns.

RÉFÉRENCES

GLADYSZ, Kevin et Ken HAMILTON. « Axes in New France: Part I The Biscayan Axe ». Journal of the Early Americas. Vol. II, no IV (2012), p. 6-18.
KENYON, W. A. The History of James Bay, 1610-1686. A Study in Historical Archaeology. Monograph, 10. Toronto, Royal Ontario Museum, s.d. 94 p.
LAPOINTE, Camille. Les outils de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 91. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. 123 p.
ROY, Christian. Résultats de la deuxième campagne de fouille sur le site de l'ancien poste de traite de « Pano » (DdGt-30), Gallichan, Abitibi-Témiscamingue. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Archéo-08, 2003. 88 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.