Laboratoire d'archéologie du Québec
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LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DdGt-30 > Opération 2 > Sous-opération N > Lot 3

Contexte(s) archéologique(s)

Démolition
Magasin

Région administrative

Abitibi-Témiscamingue

MRC

Abitibi-Ouest

Municipalité

Gallichan

Fonction du site

commerciale : poste de traite

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pierre à fusil a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative des composantes d'armes à feu en usage de la fin du XVIIe¿siècle jusqu'au début du XIXe¿siècle sur les sites associés à la traite des fourrures. Elle a également été choisie parce qu'elle constitue un exemple entier de bonne qualité de pierre à fusil française taillée sur lame.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pierre à fusil est fabriquée en France au cours du deuxième ou du troisième quart du XVIIIe siècle. Taillé sur une lame en silex blond translucide, l'objet de forme rectangulaire présente un profil trapézoïdal. La pierre à fusil se compose d'un talon très légèrement arrondi, d'un dos plat et d'un biseau droit à rebord effilé présentant un petit enlèvement.

La pierre à fusil est une composante du mécanisme de mise à feu d'un fusil à silex, une arme d'épaule à âme lisse et à chargement par la bouche. Insérée entre les mâchoires du chien de la platine, la pierre en silex produit les étincelles nécessaires pour enflammer la poudre lorsqu'elle vient frapper la face aciérée de la batterie. Les pierres à fusil sont tout d'abord taillées sur éclat et sont produites en France, puis en Angleterre. Elles disparaissent vers le milieu du XVIIIe siècle ou peu après, étant concurrencées depuis la fin du XVIIe siècle par les pierres françaises taillées sur lame, jugées de bien meilleure qualité. Ces dernières disparaissent à leur tour au début du XIXe siècle, étant remplacées par les pierres anglaises de même facture.

La pierre à fusil est mise au jour à l'été 2001 sur le site de du poste de traite de Pano, situé à l'embouchure de la rivière Duparquet en Abitibi. Il provient du niveau de démolition du magasin du poste.

Des pierres à fusil françaises taillées sur lame ont également été retrouvées sur de nombreux sites associés ou non à la traite des fourrures. Par exemple, des milliers de pierres à fusil de ce type ont été mises au jour dans les magasins du Roi du palais de l'Intendant à Québec. De nombreuses autres ont aussi été retrouvées en contexte de poste de traite sur les sites des forts Charles I et II (Waskaganish), de Fort Albany (Ontario), de Fort Michilimackinac (Michigan) et du site patrimonial du Poste-de-Traite-de-Chicoutimi, pour n'en nommer que quelques-uns.

RÉFÉRENCES

HALLÉ, Pierre. Les pierres à fusil du site du Palais de l'intendant. Université Laval, 1994. 127 p.
HAMILTON, T.M. Eighteenth-century gunflints from Fort Michilimackinac and other colonial sites. Archaeological completion report series, 13. Mackinac Island, Mackinac Island State Park Commission, 1988. 281 p.
ROY, Christian. Intervention archéologique sur le site de l'ancien poste de traite de « Pano » (DdGt-30), Gallichan. Abitibi. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Archéo-08, 2002. 101 p.