La platine de fusil a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative des armes à feu en usage sur les sites associés à la traite des fourrures sous le Régime anglais (1760-1867).

La platine de fusil est fort probablement fabriquée en Angleterre et date de la seconde moitié du XVIIIe siècle. En fer forgé et en acier selon les pièces, la platine se compose d'une plaque allongée de forme ovale dont l'extrémité avant est arrondie et l'extrémité arrière, plutôt fuselée et sur laquelle sont fixées ses différentes composantes. Sur le côté extérieur, la platine porte un chien avec ses mâchoires et sa vis, un bassinet ainsi qu'une batterie en forme de « L » et son ressort à lame. Sur l'autre face, du côté intérieur, elle est munie d'un grand ressort, d'un rempart de bassinet, de la noix ainsi que de la gâchette et de son ressort. La plaque affiche une ligne décorative incisée le long de son rebord du côté extérieur et un probable poinçon en creux est visible devant le chien.

Avant 1860, la manière la plus courante d'obtenir de l'acier est de prendre du fer forgé et de le soumettre à une forte chaleur en présence d'un matériau riche en carbone dans une boîte ou un contenant scellé. Le processus, appelé cémentation, permet au carbone de pénétrer la surface du fer forgé et d'en faire de l'acier, dont la qualité varie selon la durée du traitement.

La platine de fusil est une composante du mécanisme de mise à feu d'un fusil à silex, une arme d'épaule à canon long et à âme lisse. La platine est fixée au fût en bois à l'aide de vis et fonctionne au moyen de la percussion d'une pierre de silex contre une batterie de fer.

La platine de fusil est mise au jour au cours de l'été 2015 sur le site patrimonial du Poste-de-Traite-de-Chicoutimi. Elle a été retrouvée dans la couche d'occupation de l'un des principaux bâtiments de l'établissement.