La perle a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoignerait de la présence autochtone sur le site de la Pointe-du-Buisson durant le Régime français (1534-1760) ainsi que des réseaux d'échanges qui avaient cours à cette époque avec le Midwest américain. Elle a également été sélectionnée pour sa valeur esthétique.

La perle daterait vraisemblablement du Régime français (1534 à 1760). Cependant, il n'est pas exclu qu'elle soit plus ancienne, d'après le contexte de sa découverte. En effet, la présence de perturbations dans le sol ainsi que la découverte d'objets préhistoriques et historiques rendent la datation de la perle incertaine. La perle en pierre tendre rouge tachetée de rouge pâle est façonnée par polissage et le trou qui la traverse est aménagé par forage. La perle est de forme tubulaire et aplatie. Elle est allongée et de section rectangulaire avec des angles arrondis. Les deux extrémités de la perle sont plutôt planes et le trou d'enfilage est légèrement décentré.

La perle est un élément de parure. Elle pouvait faire partie d'un bijou ou servir à orner un vêtement ou un objet. Il est possible qu'elle revête également une fonction plus symbolique ou spirituelle. En effet, la pierre utilisée pour fabriquer la perle semble être de la catlinite, une pierre provenant du Minnesota, dans le Midwest américain. Ce matériau possède à l'époque une valeur symbolique et spirituelle particulière pour les Autochtones. Les perles et les autres objets faits en cette pierre sont distribués sur un large territoire depuis l'époque préhistorique. S'il s'agit bien de catlinite, la perle est révélatrice des réseaux d'échanges auxquels participent alors les groupes fréquentant la Pointe-du-Buisson.

La perle est mise au jour en 1995 sur la station 3 du site de la Pointe-du-Buisson, situé à Beauharnois, en Montérégie. Elle est présentement exposée à Pointe-du-Buisson, Musée québécois d'archéologie.