Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

38G > Opération 29 > Sous-opération A > Lot 28 > Numéro de catalogue 23Q
CeEt-40 > Opération 29 > Sous-opération A > Lot 28 > Numéro de catalogue 23Q

Contexte(s) archéologique(s)

Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de terrine a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est associé à l'occupation du premier (1620-1626) ou du second (1626-1629) fort Saint-Louis de Québec à l'époque de Samuel de Champlain.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de terrine est associé à un récipient qui est fabriqué en France, probablement en Normandie. En effet, à cette époque, les navires à destination de Québec partent depuis Honfleur. Il est donc envisageable que la terrine ait été produite et achetée dans les environs du port. Après 1660, le port d'approvisionnement devient celui de La Rochelle, et ce genre de terre cuite n'est plus disponible dans la colonie. Le fragment en terre cuite grossière est de forme rectangulaire. Il comprend le rebord, qui est bombé et rabattu vers le bas, ainsi que l'amorce de la paroi qui est inclinée vers le fond. Le corps est rouge orangé pâle et présente un noyau inégal de couleur grise. La paroi interne est ponctuée de traces de glaçure incolore.

La terrine est un récipient muni d'un bec verseur remplissant plusieurs fonctions liées à la préparation et à la consommation des aliments. Elle sert notamment à l'écrémage du lait. Le lait frais y est laissé à reposer afin que la crème se sépare et monte à la surface, permettant de la recueillir. Le bec verseur facilite l'écoulement du lait. Ce type de terre cuite se caractérise par un corps orangé dur à noyau gris, et par son rebord rabattu vers l'extérieur. Ce type de terrine, lorsqu'entière, prend une forme massive et tronconique, et repose sur un fond plat. Une petite quantité de glaçure incolore couvre le fond et une partie de la paroi. La lèvre sert entre autres à renforcer le rebord et permet sans doute aussi de soulever l'objet et de le manipuler lorsqu'il est rempli de liquide. Il demeure toutefois possible que cet objet ait servi à d'autres usages que l'écrémage du lait.

Le fragment de terrine est mis au jour en 2005 sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis à Québec. Un premier fort est construit par Samuel de Champlain en 1620, puis est rebâti et consolidé en 1626. L'objet a été découvert dans un contexte daté entre 1620 et 1629 entre 1620 et 1629, soit durant l'occupation du fort. Il convient de rappeler que Champlain s'installa au fort Saint-Louis à partir de 1620, et ce, jusqu'en 1629, mais de manière discontinue. Il revint au fort en 1633 et y décéda en décembre 1635. Bien que ces fragments ne comportent pas de bec verseur, la fonction du récipient a été déterminée en comparant celui-ci à d'autres artéfacts similaires dotés d'un bec retrouvés sur le site de la Petite-Ferme du cap Tourmente.

Les terrines sont fréquentes sur les sites de la période de Champlain. Elles rendent compte de la présence de vaches laitières et de l'exploitation de cette ressource à cette époque. Il y avait des vaches à la ferme du cap Tourmente, ouverte en 1626 par Champlain et détruite en 1628. Il se peut que ces vaches aient été gardées dans le secteur de l'Habitation avant 1626.

RÉFÉRENCES

GOYETTE, Manon. « Tome 2 : Le château Saint-Louis (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
GUIMONT, Jacques. La petite ferme du Cap Tourmente, un établissement agricole tricentenaire : de la ferme de Champlain aux grandes volées d'oies. Sillery, Septentrion, 1996. 230 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.