Le fragment d'assiette a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est l'un des rares fragments de céramique retrouvés sur le site du fort Abénakis. De plus, il a été choisi parce que la faïence est un matériau associé à un certain statut social. Sa découverte permet d'en apprendre davantage sur les missionnaires français qui occupaient le site.

Le fragment d'assiette en faïence blanche provient de Delft en Hollande, aux Pays-Bas, et daterait du XVIIIe siècle. La pâte, de couleur jaune-beige, est homogène et poreuse. La glaçure est composée d'un émail stannifère opaque grisâtre recouvert d'un vernis transparent, lui donnant un aspect brillant. Le fragment est orné d'un décor géométrique linéaire en camaïeu bleu réalisé à la main. La grosseur du fragment ne permet pas d'identifier une répétition du motif.

L'assiette est un récipient servant à la consommation des aliments. La faïence est également un matériau de luxe permettant de démontrer le statut social de son propriétaire.

Le fragment d'assiette est mis au jour en 2011 sur le site du fort Abénakis, à Odanak. Une datation au carbone 14 a été réalisée pour ce lot et les dates obtenues se situent entre 1664 et 1796. Associées aux résultats obtenus de la datation d'autres objets retrouvés sur le site, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49), ces dates suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

Le fragment d'assiette est conservé au Musée des Abénakis, dans le quadrilatère historique d'Odanak.