Laboratoire d'archéologie du Québec
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Mandibule de rat musqué. Côté AImage
Photo : Patricia Lachapelle 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Mandibule de rat musqué. Côté BImage
Photo : Patricia Lachapelle 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 1 > Sous-opération D > Lot 4 > Numéro de catalogue nc2b

Contexte(s) archéologique(s)

Maison longue
Village autochtone

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La mandibule de rat musqué a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle appartient à un animal qui représente une partie importante de la diète des W8banakiak (Abénaquis), étant consommé en grande quantité par ces derniers. De plus, le rat musqué est une espèce bien représentée parmi les restes d'animaux exploités pour leur fourrure retrouvés sur le site. La mandibule a également été choisie parce qu'elle témoigne de la pratique de la traite des fourrures sur le site du fort Abénakis.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La mandibule de rat musqué comporte un fragment de la mandibule droite, sur lequel deux prémolaires et une molaire sont encore attachées, ainsi qu'une incisive détachée dont une partie de la kératine s'est séparée, créant deux fragments. La mandibule appartient au crâne d'un rongeur chassé dans les environs d'Odanak pour sa fourrure et sa viande, celle-ci occupant une place importante dans le régime alimentaire des W8banakiak (Abénaquis).

La mandibule de rat musqué est mise au jour en 2012 sur le site archéologique du fort Abénakis, à Odanak. Les fragments sont retrouvés en association avec des artéfacts datant d'entre 1700 et 1799. Le fait que les ossements ne proviennent que du crâne suggère que cet animal a été trappé pour en récupérer la fourrure. La présence d'ossements correspondant aux différentes parties du squelette du rat musqué sur le site indique que l'animal a probablement été consommé. La découverte d'espèces sauvages de l'Amérique du Nord dans les fosses du site suggère que la diète alimentaire traditionnelle des W8banakiak (Abénaquis) persiste même après l'arrivée des Européens et l'installation des missions fortifiées.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

La mandibule de rat musqué est conservée au Musée des Abénakis dans le quadrilatère historique d'Odanak.

RÉFÉRENCES

PLOURDE, Michel et Geneviève TREYVAUD. Les Abénakis d’Odanak, un voyage archéologique. Odanak, Musée des Abénakis, 2017. 127 p.
TREYVAUD, Geneviève. Odanak, Fouilles archéologiques 2011-2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Musée des Abénakis/Conseil de bande d'Odanak, 2013. 152 p.