Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments d'écorce de bouleau. Côté AImage
Photo : Patricia Lachapelle 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments d'écorce de bouleau. Côté BImage
Photo : Patricia Lachapelle 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments d'écorce de bouleau. Vue généraleImage
Photo : André Gill 2016, © André Gill Photographie

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 2 > Sous-opération H > Lot 6 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments d'écorce de bouleau ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit de l'un des rares exemples de restes botaniques retrouvés sur un site archéologique du Québec qui aient été épargnés par la décomposition. Ils ont également été choisis parce qu'ils permettent de mieux documenter l'utilisation des fosses comme réserves alimentaires ainsi que les méthodes possiblement employées pour conserver la fraicheur des aliments par les W8banakiak (Abénaquis) du site du fort Abénakis, à Odanak.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments d'écorce de bouleau sont des écofacts prélevés sur les arbres en Amérique du Nord en suivant un procédé transmis de génération en génération chez les W8banakiak (Abénaquis). Ce procédé vise à favoriser la régénérescence de la matière.

Selon l'hypothèse la plus plausible, cette écorce de bouleau est utilisée pour la préservation des aliments. Tapissée au fond et sur les parois d'une fosse servant de cache alimentaire, elle servirait à protéger les denrées de la moisissure et à les garder au frais. L'écorce de bouleau est également utilisée chez les W8banakiak (Abénaquis) pour fabriquer divers objets, comme des paniers. Il est aussi possible que ces fragments d'écorce soient associés à un panier déposé dans la fosse afin de contenir les denrées.

Les fragments d'écorce de bouleau sont mis au jour en 2012 sur le site archéologique du fort Abénakis, à Odanak. Ils sont retrouvés dans une fosse avec d'autres objets datant d'entre 1700 et 1750. Puisque les fibres de bois comme l'écorce sont des matières qui se décomposent rapidement dans les contextes archéologiques, leur rare découverte permet de documenter des pratiques peu connues comme l'isolation des fosses afin de les utiliser comme garde-manger pour la préservation des aliments.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

Les fragments d'écorce de bouleau sont conservés au Musée des Abénakis dans le quadrilatère historique d'Odanak.

RÉFÉRENCES

PLOURDE, Michel et Geneviève TREYVAUD. Les Abénakis d’Odanak, un voyage archéologique. Odanak, Musée des Abénakis, 2017. 127 p.