Laboratoire d'archéologie du Québec
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Sceau de bouteille à boisson alcoolisée. Face externeImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Sceau de bouteille à boisson alcoolisée. Face interneImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

40G > Opération 3 > Sous-opération B > Lot 3 > Numéro de catalogue 1Q
BhFh-2 > Opération 3 > Sous-opération B > Lot 3 > Numéro de catalogue 1Q

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le sceau de bouteille à boisson alcoolisée a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente la vie quotidienne des militaires dans les forts, ainsi que leur propension à la consommation d'alcool lors de leurs temps libres. Ce fragment a aussi été choisi parce qu'il est un des rares exemplaires qui porte une marque désignant le fabricant de la bouteille ou le producteur de son contenu ainsi que sa date de production.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le sceau de bouteille à boisson alcoolisée en verre de couleur vert foncé est fabriqué en France en 1757 et il porte l'inscription « A Pinson 1757 ». Ce fragment provient d'une bouteille ayant contenu possiblement du vin. Il est possible que la marque désigne le nom du fabricant ou le contenu de la bouteille.

Le sceau de bouteille aurait été mis au jour entre 1980 et 1983 sur le site du Fort Saint-Jean, situé dans la municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il s'agit de l'un des plus anciens complexes militaires permanents en Amérique du Nord, ayant connu la plus longue occupation militaire continue après la ville de Québec. Au tout début de la colonie de Ville-Marie, les guerres franco-iroquoises (1643-1667 et 1684-1701) font rage et plusieurs établissements français sont attaqués. Afin de sécuriser la région montréalaise, les autorités françaises envoient dans la colonie le régiment de Carignan-Salières en 1665. Dès lors, ces militaires entreprennent la construction de cinq postes le long de la rivière Richelieu, correspondant aux forts de Sorel, Saint-Jean, Saint-Louis (Chambly), Sainte-Thérèse et Sainte-Anne. La rivière constitue alors une voie d'accès naturelle et efficace en provenance des colonies anglaises et de la région d'Albany. En 1672, après plusieurs années de paix, le poste de Saint-Jean cesse d'être utilisé. Il reprend du service au moment de la construction du fort Saint-Frédéric entre 1727 et 1734 sur la rive ouest du lac Champlain, qui devait assurer la protection des barques chargées d'approvisionner le nouveau poste en matériaux de construction et autres produits. En 1748, après la signature du traité d'Aix-la-Chapelle, un second fort Saint-Jean est construit, et une nouvelle enceinte palissadée de forme carrée dotée de bastions aux angles est ajoutée. Occupé depuis de manière continue, le fort est amélioré à quelques reprises, étant ainsi doté en 1756 d'un chantier naval. En 1760, pendant la Conquête, le fort est incendié par les Français, qui se replient vers Montréal. Une garnison britannique s'y installe ensuite, le reconstruisant en 1775 et y érigeant des retranchements.

Le sceau de bouteille à boisson alcoolisée est actuellement exposé au Musée du Fort Saint-Jean.

RÉFÉRENCES

GELÉ, Agnès. Musée du fort Saint-Jean, analyse du mobilier en verre. Rapport de recherche [document inédit], 2012. 15 p.