Laboratoire d'archéologie du Québec
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Boulet. Vue générale 1/3Image
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Boulet. Vue générale 2/3Image
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada
Boulet. Vue générale 3/3Image
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collection Parcs Canada

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

5G > Opération 25 > Sous-opération X > Lot 1 > Numéro de catalogue 1Q
BgFh-18 > Opération 25 > Sous-opération X > Lot 1 > Numéro de catalogue 1Q

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le boulet a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est associé au siège du fort de l'Île-aux-Noix de 1760. De plus, ce projectile de petit calibre a aussi été choisi parce qu'il pourrait avoir été tiré à partir d'un pierrier, un petit canon portatif inséré dans un pivot en fer. Ceux-ci étaient souvent utilisés à bord des navires ou de petites embarcations.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le boulet de canon en fonte est possiblement fabriqué en Angleterre ou en Nouvelle-Angleterre au XVIIIe siècle. Pesant 2 livres (910 g), le petit calibre de ce projectile d'artillerie laisse croire qu'il serait destiné à être utilisé avec un pierrier. Les pierriers sont des canons de fonte ou de bronze portatifs utilisés sur les bastingages des navires ou sur de petites embarcations. Ils sont montés sur des pivots en fer et fixés à des étriers reposant sur des tiges verticales. Cet assemblage permet d'orienter facilement le tir des petits canons. Il pourrait aussi s'agir d'une balle de mitraille pour canon. Dans ce cas, plusieurs projectiles de différents calibres sont chargés dans la bouche du canon, souvent dans un sac ou une poche de jute. Une fois projetés, ces petits boulets ont l'effet d'une pluie de pierres sur les positions ennemies.

Le boulet est mis au jour sur le site du fort de l'Île-aux-Noix, situé sur la rivière Richelieu proche du lac Champlain. Tôt en 1759, les troupes françaises entreprennent la construction d'un fort de campagne sur cette île. L'érection de ce fort a pour but de maintenir autant d'hommes que possible entre les armées britanniques postées dans la région de Lake George et Montréal, afin de ralentir l'avancée des troupes ennemies. L'objectif était aussi de faciliter le ravitaillement des postes situés autour du lac Champlain. Après la campagne militaire de 1759, les frontières de la Nouvelle-France se resserrent drastiquement autour de Montréal. Pendant l'année, le fort Carillon (Ticonderoga) et le fort Saint-Frédéric (actuellement situé à Crown-Point dans l'État de New York) sont pris par les troupes britanniques, alors que les militaires français battent en retraite au fort de l'Île-aux-Noix. L'été suivant, soit le 16 août 1760, ce poste est abandonné après un siège de huit jours et les troupes françaises se replient sur Montréal après avoir incendié les postes de Saint-Jean, de Sainte-Thérèse et de Chambly, ceci afin d'éviter qu'ils ne tombent aux mains de l'ennemi. Le fort français de l'Île-aux-Noix se trouve aujourd'hui sous les nombreux vestiges de forts britanniques qui se sont succédé sur l'île après la Conquête, dont le fort Lennox, toujours debout aujourd'hui.

Il est possible que ce boulet ait été tiré alors que l'armée britannique procédait au débarquement de ses troupes sur les rives de part et d'autre de la rivière Richelieu lors du siège de 1760

Élément(s) associé(s)

RÉFÉRENCES

L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Le siège du fort de l’Île-aux-Noix en 1760, à partir des projectiles d’artillerie et de la documentation historique. [Document inédit], Parcs Canada, 2009. 62 p.
LE BLOND, Guillaume. L'artillerie raisonnée, contenant la description & l'usage des différentes bouches à feu, avec le détail des principaux moyens employés, ou proposés, pour les perfectionner la théorie & la pratique des mines; du jet des bombes, [...]. Paris, Chellot & Jombert fils jeune Librairie, 1776. 673 p.