Laboratoire d'archéologie du Québec
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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

148G > Opération 3 > Sous-opération C > Lot 4
BiFh-11 > Opération 3 > Sous-opération C > Lot 4

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment
Fort
Foyer
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pierre à feu a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative de la vie quotidienne des occupants du fort Sainte-Thérèse et témoigne de la manière avec laquelle ils allumaient les feux sur le site.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pierre à feu en silex gris-blanc est fabriquée en France au cours du XVIIIe siècle par un artisan-tailleur. La pierre, constituée de deux fragments, présente une forme rectangulaire s'amincissant vers l'une de ses extrémités. La partie la plus épaisse prend la forme d'une demi-lune. Les pierres à feu sont des outils servant à allumer un feu. La pierre est frottée contre un batte-feu en fer, produisant des étincelles. Celles-ci, dirigées vers une matière inflammable, peuvent rapidement produire un feu. Ce type de pierre est similaire aux pierres à fusil utilisées pour produire les étincelles sur les armes à feu. Toutefois, la largeur de cette pierre semble trop grande pour être insérée dans le chien d'un fusil. La pierre à feu est importée en Nouvelle-France et utilisée au fort Sainte-Thérèse. D'ailleurs, la partie centrale de la pierre est usée et présente une concavité étroite pouvant résulter du frottement du silex contre un batte-feu en fer.

Le fort est construit en 1665, après l'arrivée du régiment de Carignan-Salières, pour servir de centre de ravitaillement et de point de départ vers les territoires iroquois ainsi que pour couvrir un éventuel repli. La première occupation du fort prend fin en 1667, alors que la paix est conclue à Trois-Rivières. Lors de l'éclatement de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), le fort devient un lieu d'intérêt en raison de sa position stratégique, permettant d'en faire un lieu de portage au niveau des rapides de Sainte-Thérèse. Le fort est conséquemment reconstruit en 1747 et sert de centre de distribution vers le fort Saint-Frédéric, situé plus au sud sur le lac Champlain. À la fin du conflit, le fort Sainte-Thérèse perd son importance, et une partie de ses matériaux de construction sont récupérés pour bâtir le fort Saint-Jean. Le fort Sainte-Thérèse conserve toutefois une certaine activité, servant entre autres de centre de ravitaillement lors de la guerre de Sept Ans (1754-1760). Le fort est incendié en 1760 par les rangers américains et est immédiatement rebâti par les troupes françaises. Les troupes britanniques prennent toutefois possession du fort quelques mois plus tard, soit en septembre 1760.

La pierre à feu a été mise au jour en 2009 sur le site du fort Sainte-Thérèse, à Carignan, à l'intérieur d'un ancien bâtiment. Elle a été découverte à l'emplacement d'un ancien foyer où plusieurs fragments de torchis brûlé, qui constituaient autrefois une cheminée « à quatre bâtons », ont aussi été mis au jour.

RÉFÉRENCES

BERNIER, Maggy. Lieu historique national du Fort-Sainte-Thérèse. Approvisionner une armée et commander un portage. Vestiges du fort Sainte-Thérèse. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012. 121 p.
COLLINA-GIRARD, Jacques. Le feu avant les alumettes. Expérimentation et mythes techniques. Archéologie expérimentale et ethnographie des techniques, 3. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2016. 152 p.