Les fragments de vase à parement ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils constituent un exemple typique du style décoratif du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui), notamment avec la présence d'un parement orné de motifs complexes et encadrés. Ils ont également été choisis parce que leur décor est entièrement exécuté par des impressions dentelées, ce qui représente une particularité technique pour l'époque, qui semble être associée à la région de Québec.

Les fragments de vase à parement sont associés à un récipient fabriqué au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). Le vase incomplet, en céramique de type autochtone, est composé de 25 fragments correspondant à une portion du rebord, du col, de l'épaule et de la panse du vase. L'objet modelé au battoir cordé et à l'enclume est marqué d'une décoration caractéristique de cette période, soit un parement décoré et encadré ainsi qu'un ensemble de motifs complexes. Toutefois, le fait que le décor soit entièrement exécuté par impressions dentelées semble être, pour l'époque, une particularité régionale propre aux environs de Québec. Moins fréquente ailleurs dans la vallée du Saint-Laurent, elle est généralement remplacée durant cette période par la technique de l'incision.

Lors du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui), l'usage des vases est davantage lié à la conservation et à l'entreposage des aliments, en raison de l'importance grandissante de l'horticulture. L'utilisation des vases pour la cuisson des aliments demeure toutefois déterminante, comme en témoignent les traces de carbonisation sur la paroi interne et des traces de suie sur la face externe des fragments. La décoration très variable des céramiques autochtones deviendra à cette époque un élément important pour manifester son appartenance culturelle.

Ces fragments de vase à parement sont mis au jour entre 1975 et 1976 dans une couche historique du site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain, dans le secteur de Place-Royale à Québec. Ils sont découverts à l'intérieur de l'habitation occupée par Samuel de Champlain, dans une couche située au-dessus de l'occupation préhistorique. Le contexte archéologique préhistorique de Place-Royale est représenté par un vaste emplacement de campement autochtone situé sur la pointe de Québec. Il a été occupé à de multiples reprises sur une longue période couvrant l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) jusqu'au Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). De nombreuses structures sont dégagées lors des fouilles archéologiques, comme des traces de piquets, des foyers ainsi que des sépultures, témoignant de la diversité des activités et des fonctions associées à ce site.