Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pierre à fusil. Face AImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à fusil. Face BImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-184 > Opération 2 > Sous-opération P > Lot 8 > Numéro de catalogue 23

Contexte(s) archéologique(s)

Remblai
Tranchée de palissade

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pierre à fusil a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est associée aux contextes d'abandon de la mission de Fort-Lorette. Elle a également été choisie parce qu'elle a été retrouvée en association avec plusieurs autres objets de la même époque.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pierre à fusil provient d'un contexte archéologique daté entre 1696 et 1721. L'objet est taillé en silex opaque de couleur gris noirâtre et présente deux ébréchures sur ses côtés, l'une sur l'arête du sommet, et l'autre sur l'arête droite.

La pierre à fusil est une composante du mécanisme de mise à feu d'un fusil disposant d'une platine à silex. Grâce à l'étincelle produite lors de la percussion de la pierre à fusil contre la batterie de l'arme à feu, la poudre d'amorce et la poudre de tir contenues dans le fusil sont enflammées, ce qui permet de propulser le projectile. La platine à silex est mise au point par Marin Bourgeois (1560-1634) au début du XVIIe siècle, remplaçant ainsi la platine à mèche et la platine à rouet. Puisqu'une pierre à fusil ne peut être utilisée qu'un certain nombre de fois, les soldats et les miliciens doivent disposer d'une réserve. Il est également possible qu'une pierre à fusil soit utilisée comme pierre à feu, pendant son utilisation comme pierre à fusil et même après sa vie utile. Pour produire du feu, il suffit de la frapper contre un batte-feu en métal afin de produire une étincelle. D'ailleurs, l'exposition à la chaleur de la pierre lors de son utilisation lui donne une couleur blanchâtre.

La pierre à fusil est mise au jour en juin 2017 sur le site de la mission de Fort-Lorette, situé dans le site patrimonial de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet, à Montréal. L'objet est retrouvé dans un dépôt associé à l'abandon de la mission (1696-1721). L'état du silex indique que la pierre à fusil est épuisée et probablement réutilisée comme pierre à feu. Sa découverte dans un contexte associé au Régime français suggère une provenance française.

RÉFÉRENCES

ARKÉOS INC. 12375, rue du Fort-Lorette. Site BjFj-184. Inventaire archéologique. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Montréal/MCCQ, 2018. 97 p.
EID, Patrick. « Tailler le silex en Nouvelle-France : Étude des chaînes opératoires lithiques au fort Saint-Louis, Québec ». Archéologiques. No 28 (2015), p. 1-19.