L'anneau d'agrafe a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est associé au contexte d'abandon de la mission de Fort-Lorette. De plus, il a été choisi parce qu'il a été mis au jour en relation avec plusieurs autres objets de facture ancienne.

L'anneau d'agrafe est une composante d'une attache vestimentaire et provient d'un contexte archéologique daté entre 1696 et 1721. L'anneau est constitué d'un fil de laiton replié en forme de « U » dont les extrémités recourbées forment deux petits oeils.

L'anneau d'agrafe constitue la partie femelle d'un système d'attache vestimentaire. Une attache se compose généralement d'une partie mâle, ayant habituellement la forme d'un crochet, qui s'insère dans une partie femelle, ayant la forme d'un anneau. Les deux oeils servent à coudre l'anneau sur le vêtement.

L'anneau d'agrafe est mis au jour en juin 2017 sur le site de la mission de Fort-Lorette, situé dans le site patrimonial de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet, à Montréal. L'objet est retrouvé dans un remblai de rehaussement et de comblement mis en place après le démantèlement de la palissade sud de la mission (1696-1721). Ce remblai comprenait également plusieurs autres artéfacts abandonnés sur place lors du déménagement de la mission en 1721. Le séjour dans le sol de l'anneau cause vraisemblablement l'apparition de corrosion brunâtre et verdâtre partout sur l'anneau d'agrafe.

Des agrafes similaires comportant les parties mâle et femelle, certaines de même format et d'autres de format plus grand, ont été trouvées sur le site de la mission jésuite de Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons, en Ontario, dans un contexte daté entre 1639 et 1649. Une agrafe en fer a également été mise au jour au fort de Ville-Marie dans un contexte postérieur à 1665, mais qui pourrait avoir été utilisée pendant la période d'occupation du fort soit entre 1642 et 1665. Enfin, à Québec, une agrafe en cuivre a été trouvée sur le site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain dans un contexte postérieur à 1675, et quatre autres ont été identifiées lors des fouilles aux Forts-et-Châteaux-Saint-Louis dans des contextes datés entre 1636 et 1695.