Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de vase. Faces externesImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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Fragments de vase. Faces internesImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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Fragments de vase. Faces externes, vue en angleImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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Fragments de vase. Faces internes, vue en angleImage
Photo : Steven Darby 2020, © Musée canadien de l'histoire

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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFw-6 > Numéro de catalogue U2-3

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de vase ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, en raison de leur motif décoratif appliqué entièrement avec un effet repoussé. De plus, l'objet a été choisi parce qu'il s'agit de l'un des rares exemplaires de ce type décoratif datant du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 avant aujourd'hui) trouvé dans la vallée centrale de l'Outaouais.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de vase sont associés à un récipient probablement fabriqué au cours du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 avant aujourd'hui), plus précisément dans la seconde moitié (1 900 à 1 500 avant aujourd'hui). L'objet de céramique de type « Pointe Péninsule » est modelé au colombin, ou encore au battoir et à l'enclume. Sur les fragments subsistants, il n'est pas possible d'apercevoir de cassure démontrant l'utilisation de colombins pour sa fabrication, mais cela ne permet pas de réfuter hors de tout doute l'usage de cette technique.

Le vase est un récipient destiné principalement à la cuisson des aliments. D'ailleurs, la présence de traces de suie sur la face externe de l'objet suggère une telle utilisation. Un vase peut aussi servir au transport de l'eau et à l'entreposage des aliments.

L'aire de répartition de la poterie de tradition ou de culture Pointe Péninsule est très vaste et comprend le sud-est de l'Ontario, le sud du Québec, ainsi qu'une bonne partie de l'État de New York et de la Nouvelle-Angleterre, jusqu'au Nouveau-Brunswick. Les vases sont caractérisés par une panse de forme conique, un col peu étranglé, un rebord plus ou moins éversé, ainsi qu'une lèvre de forme variable. La face interne est souvent scarifiée, c'est-à-dire marquée de stries horizontales à l'aide d'un peigne. La décoration, qui peut couvrir toute la face externe et souvent la face interne du rebord, est constituée surtout d'empreintes dentelées, ondulantes et cordées. En comparaison aux céramiques de type « Vinette I », celles du type « Pointe Péninsule » présentent des parois plus étroites, un dégraissant plus fin et une pâte moins friable. Ce type de poterie au corps fuselé, dont la capacité ne dépasse pas 10 litres, est particulièrement bien adapté à la cuisson lente des viandes et devient très populaire au cours du Sylvicole moyen ancien. Il se trouve parfois en centaines d'exemplaires sur certains sites localisés à un point de confluence.

La présence de rebuts de pâte en forme de colombin sur plusieurs sites archéologiques de cette période vient appuyer l'idée que le montage par colombins d'argile superposés constituait la technique de fabrication dominante. Cette technique suggère une fabrication sur place des vases en céramique ainsi qu'une occupation estivale des sites, puisque l'extraction de l'argile brute n'est pas possible en hiver et que les étapes du séchage et de la cuisson sont plus difficiles à réaliser pendant la saison froide.

Les fragments de vase sont mis au jour en 2003 sur le site du Lac-Leamy, situé dans le secteur de Hull dans la municipalité de Gatineau.

RÉFÉRENCES

LALIBERTÉ, Marcel. Projet Kabeshinan. Fouilles archéologiques de 2003 sur le site BiFw-6. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Musée canadien des civilisations/Conseil d'éducation de Kitigan Zibi, 2004. 41 p.
MÉHAULT, Ronan. Évolution et transmission des savoir-faire céramiques au cours du Sylvicole (-1000 à 1550 de notre ère) : la station 3-avant de Pointe-du-Buisson (BhFl-1d), Haut-Saint-Laurent, Québec. Université de Montréal, 2015. 313 p.
MILLER, André. « Le site BiFw-6, au carrefour des influences culturelles : nouveau regard sur le Sylvicole moyen de la vallée de l’Outaouais ». Archéologiques. No 24 (2011), p. 103-114.