Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Balle. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Balle. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Opération 1 > Sous-opération J > Lot 8 > Numéro de catalogue 967

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La balle a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est associée à l'occupation de la première habitation à l'époque de Samuel de Champlain (1608-1624). Correspondant probablement au calibre d'un mousquet, la balle témoigne aussi du type d'armement présent à cette époque sur le site de l'Habitation.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La balle est un projectile d'arme à feu moulé au début du XVIIe siècle soit dans le nord de la France, soit à Québec à partir d'un lingot de plomb importé. Entière, la balle de plomb présente une forme sphérique inégale ponctuée de légères dépressions. Son gros calibre suggère qu'elle sert de munition pour un mousquet, une arme à feu utilisée principalement pour la guerre.

Le mousquet est introduit en France à partir de 1525. Il s'agit alors d'une arme massive tirant des projectiles de gros calibre servant à transpercer les armures des fantassins. Le poids élevé de l'arme nécessite alors l'utilisation d'une fourquine, un support de bois fiché dans le sol sur lequel le mousquetaire devait appuyer son canon avant chaque tir. Au XVIIe siècle, le poids de l'arme est diminué afin d'en augmenter la maoeuvrabilité, mais cela aux dépens du calibre de l'arme, qui passe de balles de 2,0 cm à des balles de 1,8 cm environ.

Une petite échancrure ovale jointe à un léger renflement sur la surface de la balle suggère que celle-ci a été tirée par une arme à feu et qu'elle a frôlé ou heurté une surface dure. Il est plausible que cette balle ait servi au tir à la cible, puisqu'elle est mise au jour à proximité de la première habitation occupée par Samuel de Champlain (entre 1567 et 1574-1635). Le site constitue le premier établissement français permanent en Amérique du Nord et est situé dans le secteur de Place-Royale, à Québec. La première habitation est construite en 1608 et abrite Champlain et ses troupes jusqu'en 1624, année où elle est détruite pour faire place à la seconde habitation, un bâtiment de pierre qui est ensuite incendié par les frères Kirke en 1632.

La balle est mise au jour entre 1975 et 1976 dans le sol d'occupation de la première habitation. Quelques autres balles de ce calibre ont également été retrouvées sur le même site ainsi que sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis à Québec.

RÉFÉRENCES

BRASSARD, Michel. « Tome 4, volume 2 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Analyse de la collection archéologique pour fins d’interprétation, site BjFj-101, Fort de Ville-Marie / Domaine de Callière. [Document inédit], Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2015. 107 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
PICARD, François-Dominique. Le magasin du Roy ou seconde habitation de Champlain, rapport de fouilles archéologiques, Place-Royale, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1976. 94 p.